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En cette période des vendanges, Martin Girouard, du vignoble Domaine Girouard à Sutton, a été invité au micro de l’animateur Vincent Cauchy, pour discuter de sa passion vinicole dans le plus récent épisode du balado Le son de la Terre. Voici un extrait de l’entrevue accordée par le viticulteur.
Q Quelle est l’étendue de votre production?
R Nous avons environ 14 000 vignes et nous produisons huit variétés. Nous avons beaucoup de vinifera, comme du pinot noir, du pinot gris, du chardonnay, ainsi que quelques rustiques. Nous avons aussi deux variétés-tests, soit du san giovese et du nebbiolo. Pour le premier, je ne suis pas certain que nous allons réussir, mais pour le nebbiolo, ça s’annonce bien. À ma connaissance, il y a peut-être une seule autre personne qui a fait ce test-là au Québec.
Q En plus du nebbiolo, avez-vous d’autres particularités qui sont uniques à votre vignoble?
R Nous avons des cuves en inox, des barriques de chêne, mais également des amphores. C’est assez rare au Québec de voir des amphores. Dans le fond, ce sont de grosses cuves de terre cuite, comme on pouvait voir dans la Rome ou la Grèce antique. C’est pour ça qu’on dit qu’on couple des méthodes modernes et des méthodes ancestrales. L’amphore donne vraiment beaucoup de souplesse au vin. À ma connaissance, nous sommes moins de dix au Québec à en utiliser.
Q À quel point est-ce que c’est plus exigeant de faire pousser des vinifera que des cépages rustiques?
R Pour nous, le choix des cépages a été facile puisque ce sont des cépages qu’on adore. Cependant, c’est plus complexe. Juste pour donner un exemple, des vinifera, il faut les couvrir pour l’hiver parce qu’elles ne survivraient pas au froid du Québec. Quand on met des couvertures de géotextile par-dessus nos vignes, on met 18 000 agrafes manuellement pour les tenir en place. Juste ça, ça rend les choses très complexes. Évidemment, au printemps, il faut faire l’exercice inverse et enlever les géotextiles. Au total, je dois avoir 4 km de géotextile à poser et à enlever.
Q Est-ce que vous vous attendiez à ce que ce soit aussi demandant comme travail?
R Je savais qu’il y avait beaucoup d’étapes à faire. De le savoir et de le faire, ce sont deux choses différentes. Les fenêtres de temps sont tellement courtes. Ici, la montagne est sublime, mais elle m’apporte beaucoup de froid à l’automne, donc la fenêtre pour mettre les toiles est courte. Ça nous prend donc de la main-d’œuvre et des plus grosses équipes. Si nous ne sommes pas capables de le faire dans cette fenêtre, on met à risque nos plants. Ça représente de gros défis.
Q Est-ce que vous vivez également des enjeux avec la pénurie de main-d’œuvre?
R Trouver des gens c’est une chose, mais les garder, c’est autre chose parce que c’est quand même très difficile de travailler dans un vignoble. Il faut pratiquement qu’on renouvelle l’équipe chaque année, malheureusement.
Q Vous avez également de l’aide provenant d’un organisme de la région.
R Oui, en effet, on fait affaire avec l’organisme Pleins Rayons. Son objectif est d’aider des gens avec une déficience intellectuelle à accéder au marché du travail. Les gens vont y développer des habiletés et des compétences et les appliquent dans des situations d’emploi, comme chez nous, au vignoble. La formule, chez moi, c’est un groupe de dix qui viennent tous les deux mercredis, accompagnés de deux éducateurs spécialisés, pour une corvée.
Écoutez l’entrevue complète au laterre.ca/balado pour en savoir plus sur la réglementation dans le vin et l’histoire exceptionnelle des premières années du vignoble.