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Dans sa jeunesse, Jean-François Caron en a ramassé, de la roche, à la ferme familiale à Les Hauteurs, un village du Bas-Saint-Laurent près de Rimouski. Celui qui vient de se hisser au premier rang mondial du classement Fortissimus du championnat des hommes forts est bien conscient qu’une partie de ses succès provient du travail à la ferme.
« Ramasser de la roche, c’est la pire job sur terre et plus jamais je ne vais faire ça », se promet-il aujourd’hui. Bon nombre d’épreuves de force étant inspirées des travaux à la ferme, à commencer par la marche du fermier, il reconnaît que le travail agricole lui a appris comment forcer. Tout juste de retour d’une compétition au Stampede de Calgary, il a notamment eu à soulever un lourd morceau de fer en forme de serpentin.
« Je l’ai soulevé tout de suite, relate-t-il. À la ferme, on est souvent amenés à lever toutes sortes de choses de forme inusitée. On y apprend comment forcer intelligemment. »
Jean-François Caron a d’ailleurs étudié en agriculture, étant diplômé en production animale de l’ITA à La Pocatière. Il a aussi travaillé dans des meuneries à Mont-Joli et à Saint-Romuald. Il a choisi de s’établir à Québec en 2007 pour se consacrer entièrement à l’entraînement. Depuis 2011, il est propriétaire d’un gymnase. L’athlète dit consacrer au moins 25 heures à son entraînement par semaine, sans compter les longues séances d’étirement.
« Ce n’est pas tant la génétique que des années d’entraînement », mentionne le principal intéressé pour expliquer ses récents succès. Son père Donald, 61 ans, un éleveur de chevaux canadiens, est « encore capable de charger du foin ». Pourtant, Jean-François dit tenir sa force de son grand-père maternel, Léo Richard, un colosse « bien respecté » dans son village et « pas sur les nerfs », selon son père Donald. Sa grand-mère maternelle, Jeannette Côté, faisait à peine 4 pi 11. « Jeune, Jean-François était tout petit, mais avec une bonne capacité », témoigne aujourd’hui son père.
De l’avis de Jean-François, les expositions agricoles constituent de loin le lieu par excellence pour les concours de force. « À Montréal, ça ne pognerait pas », pense-t-il. À Warwick, indique Jean-François, il y avait au-delà de 6 000 personnes la journée du dimanche et 4 000 la veille. « C’était sous la pluie le samedi et même moi, je ne serais pas resté », lance-t-il en confiant que tous ses adversaires « adorent » les foules bruyantes.
Les 27 et 28 juillet, à Saint-Hyacinthe, Jean-François Caron aura notamment l’occasion de se mesurer dans son épreuve de prédilection, le soulevé de terre. Il détient deux records Guinness, l’un pour le basculement de pneus – « merci aux pneus de tracteurs » – et le second pour le renversement de voitures. En 2015, il a établi ce second exploit en Chine en renversant une Jetta Volkswagen à 13 reprises en l’espace de cinq minutes.
« Je suis l’un des meilleurs au monde pour le soulevé de terre à répétition et j’ai rarement été battu », dit-il.
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