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Les battages sont commencés pour le blé et le seigle semés à l’automne et selon quelques producteurs contactés par La Terre, les récoltes sont bonnes, et même records dans certains cas.
« On a eu une moyenne de 5,9 tonnes à l’hectare (t/ha) dans le blé d’automne, avec une bonne qualité. C’est très bon! Au-delà de nos espérances », témoigne Denis Champagne, un producteur sous régie biologique situé à Lanoraie dans Lanaudière. À Cookshire-Eaton en Estrie, Roch Lapointe s’apprêtait à monter dans sa moissonneuse-batteuse au moment de l’entrevue avec La Terre le 22 juillet. « Je ne veux pas me faire trop d’attentes, mais je pense que j’aurai au moins 5 t/ha et je ne serais pas surpris d’avoir du 6. Le blé est haut; il me chatouille en dessous des bras. La paille va être belle et le grain aussi. Je pense que ce sera notre meilleure année de blé. L’année qu’on va se rappeler longtemps! » dit celui qui cultive 100 ha de blé d’automne sur un total de 720 ha en cultures. Le prix du blé d’alimentation animale atteint 350 $ la tonne à l’hectare, tandis que son contrat de blé destiné à l’alimentation humaine est à 280 $ t/ha, une différence qui le fait sourciller.
À Sainte-Marthe, en Montérégie, Philippe Dicaire commençait le 22 juillet la récolte du seigle et quelle surprise : son capteur de rendement indique une moyenne de 4,7 t/ha. « C’est vraiment plus élevé que les autres années. Habituellement, on fait près de 3 t/ha », précise celui qui travaille pour Les fermes Campeau. L’entreprise cultive 60 ha de seigle et revend le grain pour la semence de plantes de couverture.
L’agronome Élisabeth Vachon, qui couvre tout le Québec spécialement pour la culture du blé remarque que la récolte des cultures semées à l’automne sera supérieure à la moyenne des dernières années. « Ceux qui ont eu de la pluie au bon moment enregistrent des records. Je pense à Agri-Fusion [une ferme sous régie biologique de la Montérégie]. Ils ont un résultat record de 6 t/ha avec un bel indice de chute. C’est 20 % plus de rendement que leur moyenne! » s’enchante-t-elle. Elle cite un autre producteur de la Montérégie, Raymond Durivage, qui atteint une moyenne de 5 t/ha, un résultat très bon sans être record. « Tout dépend des précipitations en début de saison », souligne Mme Vachon.
Beaucoup de paille
Dans la portion sud de la Montérégie, Pierre Dupasquier, de la Ferme des colombettes, vient de presser un nombre record de balles de paille à la suite d’une excellente récolte de blé semé à l’automne. « On a fait entre 95 à 110 petites balles à l’acre. C’est cinq fois le stock de l’an passé. D’habitude, une bonne année de paille dans le blé de printemps, c’est 60 balles. Cette année, c’est vraiment un record », signifie le producteur. Il remarque que les rendements de ses autres cultures sont prometteurs. « Cette année, on dirait que l’agriculture offrira des rendements incroyables. Ça explose », anticipe-t-il.
Philippe Dicaire, qui possède son entreprise de pressage à forfait, indique que non seulement la paille est abondante cette année, mais que la demande est très forte en raison des faibles rendements de céréales qu’auront l’Ouest canadien en raison de la sécheresse. « Ça appelle de tous bord, tous côtés pour la paille. Plusieurs fermes laitières du Québec en faisant venir de l‘Ouest. C’est bon pour nous autres; on va le prendre », dit celui qui vend la paille de seigle pour près de 70 $ la balle de trois pieds sur trois pieds sur sept pieds.