Vie rurale 15 juin 2017

Jardinage – La pelouse durable

La pelouse s’est développée en même temps que les banlieues américaines, vers la fin des années 1940 et le début des années 1950.

C’est principalement pour sa capacité à recouvrir le sol rapidement qu’elle est devenue populaire en milieu urbain. Grâce à son système racinaire très dense, étant donné qu’un litre de sol contient plus de 75 km de racines et de radicelles, la pelouse est un formidable outil pour réduire le ruissellement de l’eau et minimiser l’érosion des sols.

Ses nombreux bienfaits lui valent aujourd’hui d’occuper une superficie de 16,4 millions d’hectares aux États-Unis et d’environ 95 000 hectares au Québec. Ces données incluent la production de gazon en plaques, les terrains de golf, les pelouses résidentielles et les terrains municipaux, mais ne tiennent cependant pas compte d’autres types de terrains gazonnés pour lesquels il est difficile d’estimer la superficie, comme les bordures d’autoroutes, les cimetières, les aéroports, etc.

L’attente qu’on avait jadis d’une pelouse toute verte, parfaite, tondue très courte, a cependant évolué pour se diriger vers le concept de durabilité. Plutôt qu’un gazon impeccable, on vise désormais à ce qu’il soit sain et en santé, qu’il résiste bien aux insectes, aux mauvaises herbes et aux maladies, qu’il nécessite moins d’eau et de fertilisants et que son apparence générale ne soit pas toujours parfaite, mais qu’il remplisse entièrement ses fonctions utilitaires et bénéfiques.

Ces pratiques permettront d’obtenir une pelouse dense, laissant moins de place à l’implantation de mauvaises herbes. Le système racinaire sera aussi mieux développé, ce qui assurera une meilleure résistance à la sécheresse et aux insectes, notamment aux vers blancs.

Voici quelques conseils de base pour l’entretien d’une pelouse durable.

  • Effectuer une tonte haute, soit à environ 8 cm du sol, sauf pour la première et la dernière tonte de l’année, qui peuvent être faites à une hauteur de 5 cm;
  • Pratiquer l’herbicyclage, qui consiste à laisser sur place les résidus de tonte. Cela permet le recyclage des éléments nutritifs et réduit les besoins en engrais;
  • Fertiliser adéquatement le gazon avec des engrais à dégagement lent, d’origine naturelle ou de synthèse, contenant peu ou pas de phosphore (3 % et moins de P2O5);
  • Aérer et densifier la pelouse, une intervention qui consiste à extraire, à l’aide d’un aérateur mécanique, de petites carottes de terre. Celle-ci est souvent suivie d’un terreautage et d’un surensemencement.

Guillaume Grégoire, Ph. D., agr., FIHOQ, analyste technique et scientifique à la Fédération interdisciplinaire de l’horticulture ornementale du Québec (FIHOQ), Collaboration spéciale

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