Vie rurale 19 septembre 2014

Il avait eu la piqûre de l’Afrique

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Qu’est-ce qui a bien pu amener Stéphane Bock, producteur de pommes de terre à Notre-Dame-de-la-Paix en Outaouais, à s’envoler vers le Sénégal le 15 janvier dernier?

Il faut remonter à près de deux ans. Il accueille alors sur sa ferme Seydou, un producteur de riz de la vallée du fleuve Sénégal, qui participe au stage « Viens marcher ma terre ». Ce stage est organisé par UPA Développement international (UPA DI) à l’intention des leaders paysans d’organisations paysannes partenaires. Seydou et Stéphane se découvrent alors de nombreux « atomes crochus ». Tous deux producteurs dans la fleur de l’âge, pères de jeunes enfants, ils s’impliquent respectivement dans leur organisation agricole. Seydou est secrétaire général de la Fédération des périmètres autogérés du Sénégal et Stéphane est administrateur à la Fédération des producteurs de pommes de terre du Québec.

Ils ont passé bien des soirées à discuter d’agriculture, de culture, de représentation, voire même de religion. Durant son séjour à la ferme de Stéphane, Seydou a assisté au Comité de mise en marché pommes de terre de la Fédération. En tant que leader d’une organisation paysanne qui produit des tonnes et des tonnes de riz, il a trouvé l’expérience très formatrice. Ce sont ces échanges qui ont donné le goût à Stéphane d’en connaître davantage sur la vie de son ami Seydou. Lorsqu’il a appris qu’UPA DI organisait un Séjour de coopération agricole, il a sauté sur l’occasion… et s’y est inscrit le premier.

Au cours des deux semaines du Séjour au Sénégal, Stéphane a séjourné 48 heures chez Seydou. « Ce n’est pas Seydou qui m’a reçu, c’est la communauté au complet de son village, Kassack Nord. On a même sacrifié une chèvre pour fêter ma venue. Imaginez mon étonnement lorsqu’on m’a invité à assister à son sacrifice, moi qui ne peux supporter la vue de quelques gouttes de sang! »

C’est ainsi que les échanges entre ces deux frères de terre sur leur famille respective, la production, la mise en marché et l’organisation collective se poursuivent au fil des saisons.