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La coopérative de solidarité La ferme de la colline du chêne, à Bromont, veut développer des aires de nidification et des havres de biodiversité spécialisés à même ses cultures maraîchères, une action qu’elle souhaiterait même voir se répliquer à plus grande échelle si les résultats s’avéraient positifs.
Elle devra toutefois attendre septembre prochain pour savoir si elle obtiendra la Bourse d’initiatives en entrepreneuriat collectif (BIEC) offerte grâce à une alliance entre le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation, les 14 MRC de la Montérégie, l’agglomération de Longueuil et la Table de concertation des préfets de la Montérégie. Les havres de biodiversité permettraient à la coopérative de contrer la perte des pollinisateurs sauvages et des habitats sur le site, et par le fait même, de bénéficier d’un meilleur rendement de production.
Perte de pollinisateurs
Selon une étude menée par le département de l’Agriculture des États-Unis (USDA), la population de pollinisateurs chute annuellement de 30 %. À l’aide de leur projet-pilote, les membres de la coopérative souhaitent poser des actions défensives et préventives, et ce, en misant sur les pollinisateurs indigènes. Au Québec, il en existe près de 350 espèces, dont le colibri.
Les butineurs indigènes et les abeilles mellifères (ou domestiques) s’adonnent présentement à une forte compétition. Ces dernières sont reconnues comme étant très polylectiques, c’est-à-dire qu’elles exploitent un grand nombre de plantes à fleurs sans spécialisation et en laissent très peu aux autres pollinisateurs qui décident alors de quitter le secteur. Or, les butineurs indigènes sont tout aussi importants pour assurer une bonne production maraîchère. En effet, certaines familles de plantes potagères sont fécondées à 90 % par des pollinisateurs précis, comme l’abeille de la citrouille qui est adaptée aux cultures des cucurbitacées.
Aux extrémités des parcelles
Si elle obtient le maximum de 5 000 $ de la BIEC, l’exploitation compte mettre sur pied cinq petits havres de biodiversité qu’elle disposera aux extrémités des parcelles de culture, pour une superficie totale d’environ 950 m². Or, Pierre Vinet, l’un des administrateurs de la coopérative, est conscient que les chances de se voir attribuer une telle bourse sont minces. « On s’attend plutôt à recevoir à peu près 2 500 $, ce qui nous permettra d’aménager plutôt 100 m² », explique-t-il.
Alors que la ferme prévoit fournir la main-d’œuvre, la bourse couvrirait les frais occasionnés par la préparation des sols, l’achat de fleurs et d’arbustes, l’aménagement des aires de nidification sous terre ainsi que les services d’un architecte paysagiste spécialisé en plantes indigènes et connaissant les stratégies pour attirer les pollinisateurs.
« On aimerait vraiment que quelqu’un suive notre projet et le documente. Selon notre littérature, on s’attend à de bonnes répercussions », conclut Pierre Vinet.