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Une partie de leur main-d’œuvre étant encore sur les bancs d’école ou… dans la rue, les agriculteurs doivent se montrer patients.
« La grève, les manifestations, je suis vraiment tannée! Venez donc travailler! » lance d’emblée Francine Perron, propriétaire de la Ferme Perron, à Saint-Jacques de Montcalm. Comme elle, beaucoup d’agriculteurs doivent réorganiser leurs effectifs en ce début de saison teinté de revendications étudiantes.
Six cégeps offrant des formations en agriculture ont été paralysés ce printemps en raison de la grève. Bien que les étudiants soient pour la plupart retournés en classe, la fin de session ajournée de plusieurs semaines a eu une incidence sur la main-d’œuvre agricole. « Cela a retardé nos jeunes dans leur emploi sur la ferme. Ça a notamment dérangé pour les semences », estime le coordonnateur du département de technologie agricole du Cégep d’Alma, Richard Beaulieu.
Pour Brigitte Lavoie, du Cégep de Matane, les conséquences sont d’autant plus larges que tous les secteurs attendent les étudiants avec impatience.
Le président du Syndicat des producteurs de lait du Bas-Saint-Laurent, Éric Pagé, croit pour sa part que la grève n’a pas affecté son domaine. « Les cégeps n’ont pas été en grève assez longtemps dans notre coin pour que ça nous touche réellement », note-t-il.
S’accommoder
Plusieurs agriculteurs doivent pourtant s’adapter au contexte actuel. « On tricote pour trouver des solutions! » s’exclame Francine Perron. Des élèves du secondaire viennent travailler dans son champ après l’école ou la fin de semaine. Tout comme ses collègues œuvrant dans le secteur des petits fruits, l’agricultrice engage quelques travailleurs étrangers qui peuvent aussi pallier la situation.
Les entreprises connexes et les coops vivent aussi le même scénario. « Nous avons engagé un étudiant qui, finalement, sera à l’école jusqu’à la fin de juin, raconte le directeur de la production végétale à la Coop Profid’or, Benoit Forest. Les deux autres étudiants doivent se partager ses heures en attendant. »
Rappelons que les étudiants du Cégep de Lanaudière reprennent leurs cours jusqu’à la fin de juin, ceux de Matane, Sherbrooke et Saint-Jean-sur-Richelieu viennent tout juste de terminer leurs études, tandis que ceux du cégep d’Alma ont fini leur session depuis le 5 juin. Au cégep Lionel-Groulx, les cours sont suspendus; ils devraient reprendre le 16 août, si tout se déroule comme prévu.