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L’inexistence de méthodes de travail en espace clos a coûté la vie à l’ouvrier Axel Josué Saloj Miculax et à son employeur, Dany Rodrigue, en septembre 2018, en Beauce, morts asphyxiés par les gaz d’ensilage à l’intérieur du silo à la ferme.
C’est ce qu’a conclu le rapport de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), rendu public le 28 novembre dernier.
Le 26 septembre 2018, M. Miculax et un collègue devaient entrer à l’intérieur d’un silo-tour conventionnel pour niveler l’ensilage de maïs à l’aide de fourches. Pour y accéder, ils ont utilisé l’échelle de la chute du silo et M. Miculax s’est ensuite introduit à l’intérieur. Son collègue, placé un peu plus bas dans l’échelle, l’a entendu crier. En voyant qu’il ne descendait pas dans le silo, il a couru chercher l’employeur, M. Rodrigue. Ce dernier est entré à l’intérieur pour secourir son employé, mais n’en est jamais ressorti vivant.
La CNESST pointe du doigt l’absence de planification et les méthodes d’exécution du travail en espace clos. À la suite de l’accident, l’organisme a suspendu l’accès à l’intérieur des silos de la ferme et cette interdiction est toujours en vigueur. Une procédure d’entrée en espace clos a tout de même été exigée de l’employeur.
Par ailleurs, la CNESST recommande d’appliquer une procédure complète en espace clos « s’il est absolument nécessaire d’entrer à la fin du remplissage d’un silo, lors de la période de fermentation ou à l’ouverture d’un silo après la période de fermentation ». De plus, le port d’un appareil de protection respiratoire est obligatoire pour monter dans la chute et entrer dans le silo si les mesures de détection des gaz (O2, CO2, NO, NO2) ne confirment pas que l’atmosphère est sûre.
En l’espace de 15 ans, 10 personnes sont mortes intoxiquées dans un silo à ensilage ou une préfosse. La dernière victime est Nicholas Lanciaux, 33 ans, de Saint-Herménégilde, en Estrie. Il effectuait une tâche reliée à l’ensilage à l’extérieur du silo lorsqu’il est tombé, le 27 juillet. Le producteur ovin Marie-Antoine Roy, qui avait organisé un atelier de prévention cet été, affirmait en entrevue à La Terre que bien des producteurs ont déjà vécu un épisode d’intoxication. « Aussitôt qu’on part la discussion quelque part, on dirait que ça débloque. Il y a un effet “me too” [moi aussi] », disait-il.