Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Dans chaque poutine Chez Ashton, on trouve un peu de la passion et du travail acharné des Fermes David et Richard Blais. Depuis 40 ans, les pommes de terre cultivées avec soin par l’entreprise familiale ont rassasié l’appétit de milliers de clients de la célèbre chaîne de la région de Québec.
« Si tous les producteurs agricoles pouvaient compter sur des partenaires comme Chez Ashton, notre économie serait plus solide », tranche David Blais, producteur de l’île d’Orléans dont une grande partie de la récolte dessert les 23 succursales de la chaîne de restauration rapide.
Partenariat solide
L’association entre les Fermes David et Richard Blais et les restaurants Ashton remonte au début des années 1980. « On vendait déjà des patates au frère d’Ashton Leblond qui avait les casse-croûtes Comptoir chez Raymond. C’est là qu’il a vu notre produit, avec une qualité constante à longueur d’année, ce qu’il recherchait pour s’approvisionner », se souvient David.
Avec l’expansion de la chaîne, la ferme a connu une croissance soutenue pour atteindre aujourd’hui une superficie cultivée de près de 142 hectares. « Pour nous, c’est un honneur de produire un aliment qui se retrouve dans un plat aussi populaire. On est extrêmement reconnaissants envers tous les clients des Ashton. C’est eux qui nous font vivre », souligne David.
La vente en mars dernier des restaurants Ashton à Jean-Christophe Lirette et Émily Adam, deux entrepreneurs de la région de Québec, est une preuve supplémentaire des qualités de son fondateur, croit Claude-Olivier. « Ashton Leblond aurait pu vendre à une grande entreprise, mais il a choisi des gens de la région qui partagent ses valeurs. »
Mission qualité
Les deux relèves de la ferme, Claude-Olivier et Jonathan, ont déployé de nombreux efforts ces dernières années pour maintenir les mêmes standards de qualité, voire les améliorer. L’arrivée de la réfrigération dans les entrepôts a constitué un changement majeur. « Pour les restaurants, la grosse saison est l’été; il faut donc une belle qualité de conservation. La réfrigération garde la pelure dure et la frite devient croustillante à la cuisson », commente David.
En plus de cultiver six variétés différentes pour un approvisionnement à l’année, la ferme mène des essais en collaboration avec Jean Côté, actionnaire et directeur des opérations des restaurants Ashton. « Encore une fois, il y a une belle entente à ce niveau-là. On choisit avec eux de nouvelles variétés qui correspondent à leurs critères et aux nôtres pour chercher à améliorer constamment la qualité des frites », explique Claude-Olivier, qui est également agronome.
La récolte, qui s’étend de la mi-août à la mi-octobre, a également été perfectionnée grâce à l’acquisition d’une récolteuse quatre rangs plutôt qu’une andaineuse. « Cela évite que les patates soient bousculées. La récolte est plus lente, mais la qualité s’en est trouvée améliorée », poursuit-il.
Les producteurs accordent aussi une grande importance à la santé des sols. Ceux-ci cultivent les pommes de terre systématiquement sur des retours de rotation pour garder un sol riche et préserver la qualité du produit. « Si tu prends trop au sol, la patate ne sera pas aussi belle », estime David. Dans ce même esprit, la ferme a commencé à semer du seigle d’automne après la récolte pour laisser la paille au champ, de même que des engrais verts. Les producteurs considèrent aussi l’introduction de cultures de couverture multiespèces pour améliorer la biologie du sol.
Une affaire de valeurs
La ferme fondée dans les années 1960 par Jean-Baptiste Blais peut désormais compter sur le talent combiné de Claude-Olivier et de Jonathan pour reprendre les rênes de l’entreprise. Ce dernier a effectué un cours en gestion d’entreprise agricole. « À 5 ans, Jonathan chauffait déjà le tracteur! C’est un passionné de machinerie et de gestion d’entrepôt, tandis que Claude-Olivier est spécialisé dans les champs. Ils se complètent bien. Et même si mon frère Richard a vendu ses parts, il est toujours très présent dans l’entreprise. On est chanceux de l’avoir », témoigne David, qu’un accident de travail a contraint à se déplacer en fauteuil roulant.
Pour sa part, Claude-Olivier s’estime privilégié d’avoir appris d’aussi bons modèles. « Ils nous ont enseigné l’amour du travail bien fait, l’importance des détails et les bonnes valeurs. »