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« Il y a plein de choses qui se réalisent en formation agricole, mais si ça ne répond pas aux besoins des entreprises, on travaille dans le vide. »
C’est ce qu’a affirmé d’emblée Geneviève Lemonde, directrice d’AGRIcarrières en marge de la 17e assemblée générale annuelle (AGA) de l’organisation, qui se tenait le 27 mai dernier à Longueuil.
Au terme de la soirée, un élément est clairement ressorti : il est temps de resserrer les rangs quant à la formation de la main-d’œuvre agricole, et ce, afin d’assurer la compétitivité des fermes. Pour y arriver, l’un des principaux chantiers consiste à cibler les besoins des entreprises agricoles, une action lancée en 2013 dans différentes régions de la province. L’étude se poursuivra jusqu’à la fin de 2014, et interpellera directement des chefs d’exploitations au moyen de sondages et de groupes de discussion. À la lumière des informations colligées, un plan stratégique que l’on dit « agressif » sera établi afin de déterminer la formation requise en fonction des besoins du milieu. Ledit plan triennal sera lancé au printemps 2015, promet-on.
Les inscriptions diminuent en formation agricole
Un invité fort apprécié à cette AGA a pris le micro; il s’agissait du sous-ministre associé à la formation bioalimentaire, Cristian Dubois. Ce dernier a secoué l’auditoire par un constat de la formation et les perspectives d’emploi en milieu agricole. « Selon Emploi-Québec, d’ici 2021, il y aura 1,4 million d’emplois dans le domaine agroalimentaire, dont 56 % devra être comblé par les moins de 25 ans. Mais la tendance à l’emploi s’avère plutôt à la baisse et le nombre d’inscriptions dans les programmes d’études professionnelles se trouve aussi en diminution, sauf en horticulture. Idem pour la formation technique où l’on observe un fléchissement depuis 2010. Inversement, on note une hausse de 39 % de la demande en main-d’œuvre étrangère », a fait remarquer M. Dubois. En d’autres mots, le portrait ne semble pas rose concernant la main-d’œuvre et la formation agricole. Et l’horizon 2021 peut paraître lointain, mais dans les faits, ce n’est que dans sept ans… À court terme, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) entend entreprendre un chantier de valorisation du métier et s’impliquer afin d’améliorer la formation des travailleurs.
La compétitivité des entreprises exige des compétences
Le sous-ministre poursuivait son allocution en soulignant que la vitalité et la compétitivité des entreprises agricoles reposent notamment sur une main-d’œuvre compétente et disponible. De fait, les exigences des transformateurs et des consommateurs augmentent, obligeant les producteurs à innover, à améliorer leur production et donc, à mieux développer leurs ressources humaines. « Nous n’avons pas le choix, il faut hausser la formation », a affirmé M. Dubois. Le problème : il semble présentement exister un manque de cohésion dans les services de formation. « Il y avait des initiatives du MAPAQ, celles du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, celles aussi des comités sectoriels et du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de la Science, etc. Il y a des doublons dans tout ça. Il faut apprendre à travailler ensemble et AGRIcarrières pourrait être le ciment pour faire prendre ça, car on a déjà une belle relation avec tous les intervenants », a indiqué énergiquement Geneviève Lemonde.
Bref, pour mieux développer les ressources humaines en milieu agricole, il faut établir un portrait juste des besoins dans les fermes, valoriser davantage la profession et améliorer la coordination des services de formation. Un concept que le sous-ministre partageait, lui qui insistait d’ailleurs sur l’importance de l’approche partenariale.