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Le rêve de voir un robot s’occuper de la tâche de ramasser le lisier des vaches est maintenant une réalité dans une cinquantaine de fermes du Québec.
La Ferme Laprise, sous régie biologique, à Saint-Félicien, utilise deux robots qui se promènent dans l’étable et qui aspirent les déjections des vaches. Il ne s’agit pas d’un robot qui pousse simplement le lisier; ces robots aspirent la matière, vont la déverser et se rechargent eux-mêmes en eau et en énergie. « On est rendus mécanisés au boutte et ça fait une différence sur le temps », dit d’emblée l’agriculteur Samuel Laprise. Il explique que les robots qui aspirent le lisier lui sauvent une dizaine d’heures par semaine en temps de main-d’œuvre.
Et la propreté? « Je dirais que les robots mettent ça un peu plus propre qu’une raclette. Aussi, on n’a pas besoin de gratter les allées transversales. C’est le robot qui fait ça », dit Samuel. Son père, Robert Laprise, y voit une grosse différence. « L’écurage se fait tout seul. C’est quand même une révolution. Ils passent dans les racoins. C’est comme les petites balayeuses qu’on voit dans les maisons qui se promènent toutes seules », dit le copropriétaire de la ferme du Saguenay–Lac-Saint-Jean. « Mais c’est de la robotique, ajoute-t-il. Il faut s’en occuper. Il y a de l’ajustement à faire. » « Il faut nettoyer les capteurs chaque semaine, autrement les trajets [de nettoyage] s’allongent », précise le fils.
Une centaine de robots en fonction
Carl Vachon, directeur de territoire pour l’équipementier Lely, croit que ce n’est que le début de la popularité des robots ramasseurs de lisier. « Nous avons 97 robots d’installés dans 55 fermes. Je dirais qu’une ferme sur deux qui se bâtit en stabulation libre s’équipe de ces robots. Avec la nouvelle réglementation sur le bien-être animal, les étables en stabulation libre seront plus nombreuses dans les prochaines années, alors ça va grossir rapidement pour la robotisation », anticipe-t-il.
Évidemment, le manque de main-d’œuvre explique en partie l’intérêt des producteurs envers les robots aspirateurs de fumier, mais pour M. Vachon, la grande force de cet équipement demeure la propreté accrue du plancher. « Des sabots au sec, c’est un point super important, car ça fait moins de maladies. On a plein d’exemples qui montrent que le robot rend le plancher plus propre que les traditionnelles raclettes », compare-t-il.
Lely n’est pas le seul manufacturier de robots collecteurs de lisier. Son éternel rival de la robotique laitière, DeLaval, a lancé l’an dernier une technologie semblable, qui n’est cependant pas encore vendue au Québec pour l’instant. Chaque robot Lely coûte environ 50 000 $ et il faut compter un robot pour 50 à 80 animaux.