Vie rurale 10 novembre 2014

FERME dénonce la bureaucratie fédérale

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« Pour 2014, on évalue à 53,7 millions de dollars les pertes liées aux fruits et légumes non récoltés, car la main-d’œuvre [les travailleurs étrangers temporaires, ou TET] n’était pas au rendez-vous. »

C’est ce qu’a déclaré, hier, Denis Hamel, directeur général de la Fondation des Entreprises en Recrutement de Main-d’œuvre agricole Étrangère (FERME), lors d’une conférence de presse.

FERME avait convié les médias pour leur faire part de son inquiétude relativement à l’incertitude d’obtenir des travailleurs étrangers temporaires et aux nombreux retards dans leur arrivée dans les entreprises agricoles. « Cette situation met en péril les entreprises agricoles québécoises », a mentionné le président de FERME, Martin Gibouleau.

L’année 2014 aura été éprouvante pour les employeurs de TET, car le gouvernement fédéral a modifié en pleine saison agricole ses exigences relativement au Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET). « En pleine saison d’émission de visas, avant l’arrivée des TET, l’ambassade du Canada au Guatemala a refusé aux 4 500 TET guatémaltèques leur demande de visa en version papier et a exigé qu’elle soit remplie en ligne. Quelques mois plus tard, le gouvernement fédéral a changé la durée de séjour permise de 48 mois pour la faire passer à 24. Un vendredi, il a aussi exigé que les dates de naissance, le nom et le prénom figurent sur les demandes, une exigence qui entrait en vigueur le lundi suivant. Hier, nous avons reçu dix visas pour des TET qui devaient arriver chez des producteurs à la mi-août », a donné en exemple Denis Hamel. Tous ces changements en cours de saison ont fait en sorte que 2 080 TET du Guatemala sont arrivés en retard dans les fermes québécoises, et ce, plus de 12 jours après la date prévue. Ainsi, le tiers de producteurs ayant recours à cette main-d’œuvre ont été touchés par ce problème.

FERME demande au gouvernement fédéral des mesures d’allègement des exigences de son PTET, et ce, sans toutefois compromettre les enjeux de sécurité nationale. L’organisme souhaite que la limite du 24 mois soit abolie, que les employeurs n’aient pas à fournir le nom des travailleurs, mais seulement leur nombre lors de la présentation de la demande (le nom serait fourni lors de l’obtention du visa par le TET), et qu’ils puissent échanger des TET selon les besoins et avec l’approbation du gouvernement. « Enfin, et surtout, on ne veut plus de surprises. On demande au gouvernement de nous annoncer à l’avance ses exigences et d’éviter les changements au cours de l’année. On ne veut plus vivre cela », a dit Denis Hamel.