Il m’arrive souvent d’entendre, de la bouche des jeunes et des moins jeunes, « Je ne peux pas, je n’ai pas le temps » ou « Ah! Si au moins j’avais plus de temps! » ou encore « T’as d’la chance, toi, tu as le temps ». Il y a toujours bien 24 heures pour tous dans une journée. Une réflexion sur la conception du temps s’est alors glissée dans mon esprit et je vous en partage humblement le résultat.

Ma réflexion a commencé lors d’un échange avec l’un des fidèles lecteurs de La Terre de chez nous, que je salue d’ailleurs. D’un ton bienveillant, je l’ai invité à prendre conscience qu’il prenait un risque à attendre à sa retraite pour « en profiter », car personne ne sait ce qui lui pend au bout du nez. Toutefois, mettons cartes sur table, loin de moi l’idée de vous faire des sermons ou des reproches.

Comme mon père le dit si bien : « Quand tu commences à dire que tu n’as pas le temps, tu n’as plus le temps de ne rien faire. » Je partage justement cette opinion. Pour vous convaincre, je vous invite à faire un bref exercice. Prenez deux minutes, chaque jour, pour faire quelque chose que vous aimez, mais en en prenant bien conscience. Ce n’est pas trop demander pour commencer, n’est-ce pas? Je crois qu’il y a deux genres de personnes : celles qui prennent le temps de faire ce qu’elles aiment et celles qui subissent le temps et parlent en « je dois ». Rassurez-vous, on peut apprendre à tout âge à être le premier genre de personnes. Même que ma réflexion m’a fait réaliser que si tout le monde prenait le temps de se demander ce qu’il aime et ce qu’il n’aime pas dans sa vie, je n’aurais peut-être plus de job

« La vie, c’est maintenant. Pourquoi ne pas commencer par vous accorder un petit peu de temps tous les jours pour les choses que vous aimez? »

Plus sérieusement, si on se donnait pour objectif de mettre davantage de l’avant ce qui nous procure un sentiment de bien-être, plutôt que de se noyer dans ce qui n’a plus de sens pour nous, il y aurait alors peut-être moins de violence, de frustrations et d’isolement, et plus de place pour le respect, l’amour et la bienveillance. Forcer un morceau de casse-tête à entrer dans un autre morceau ne permet pas pour autant de résoudre le casse-tête. Bien sûr, on peut se mentir à soi-même, mais le sentiment d’accomplissement et d’alignement avec soi ne sera pas au rendez-vous. 

Ça peut faire peur de prendre deux minutes pour laisser parler sa petite voix. Si ça fait longtemps qu’on ne l’a pas écoutée, c’est probable qu’elle soit rouillée, qu’elle ait envie de crier ou qu’elle ne sache pas quoi dire. Dans ce cas-là, ça peut prendre un peu de patience pour l’écouter et l’entendre. Pourquoi ne pas vous donner une chance de recommencer l’exercice? Si vous vous dites toujours « Un jour, je vais en profiter », je peux vous demander : « Et qu’est-ce que vous attendez? » La vie, c’est maintenant. Pourquoi ne pas commencer par vous accorder un petit peu de temps tous les jours pour les choses que vous aimez? 

Je vous parle ici de simples moments : déguster votre dessert préféré, contempler un lever de soleil, toucher l’écorce des érables à sucre, sentir l’odeur du terreau humide des semences, ressentir les bienfaits d’un rire d’enfant, savourer une bonne bière, faire un câlin à votre douce moitié, etc. Soyez dans la pleine conscience de toutes ces choses que vous avez déjà appréciées et même des nouvelles que vous découvrirez. Faites-vous ces cadeaux de vous à vous. Accordez-vous ce temps, car l’horloge ne s’arrêtera pas pour vos beaux yeux. 

Prendre un « deux minutes », ce n’est pas si compliqué. Vous venez d’en prendre cinq pour lire ma chronique. Osez récidiver. Ça ne fait de mal à personne et ne peut que vous faire du bien!  


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