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Comparativement à ceux touchant les résidences, commerces ou industries, les incendies endommageant les bâtiments à usage agricole sont plus importants en termes de pertes matérielles, selon le ministère de la Sécurité publique.
Entre 2014 et 2018, les pertes matérielles sont estimées en moyenne à près de 33,55 M$ par année, pour une moyenne de 209 bâtiments agricoles incendiés chaque année. Dans son plus récent rapport publié en 2021 et intitulé La sécurité incendie au Québec – Statistiques sur les incendies déclarés en 2016, 2017 et 2018, le ministère consacre pour la première fois un chapitre entier aux incendies touchant les exploitations agricoles.
Contacté par L’UtiliTerre, le ministère de la Sécurité publique a souligné qu’un rapport officiel pour les années 2019 et 2020 sera dévoilé cet automne, mais que les données préliminaires indiquent pour le moment que 200 incendies de bâtiments agricoles ont été signalés pour l’année 2019 et 223 pour l’année 2020.
Des statistiques qui suivent la tendance des dernières années : 191 en 2014; 210 en 2015; 224 en 2016; 200 en 2017; et 220 en 2018.
Quelques statistiques (2016 à 2018)
• Les incendies de bâtiments agricoles touchaient principalement des bâtiments réservés à l’élevage d’animaux. Cela représentait 37 % des bâtiments endommagés. La moitié de ces bâtiments endommagés étaient destinés à l’élevage de bovins laitiers;
• Dans les régions administratives, c’est la Montérégie, région la plus agricole du Québec, qui est la plus touchée par les incendies des bâtiments à usage agricole, avec 171 bâtiments endommagés, soit plus de 26 % des bâtiments agricoles endommagés;
• Sur les 644 bâtiments à usage agricole incendiés entre 2016 et 2018, 458 étaient assurés, soit 71 % des bâtiments endommagés;
• Le principal lieu d’origine des incendies était « Entreposage intérieur et garage ». Ainsi, plus de 36 % des bâtiments agricoles endommagés ont connu un incendie ayant pour lieu d’origine un lieu d’entreposage intérieur. On retrouve dans cette catégorie les granges, silos, remises, entrepôts, garages intérieurs, salles d’équipements, etc. En revanche, plus de 13 % des bâtiments agricoles endommagés ont connu un incendie dont le lieu d’origine n’a pu être identifié;
• Les combustibles solides (charbon, bois, granules, carton, papier, etc.) ont représenté l’énergie principale ayant alimenté la source de chaleur lors d’incendies qui ont endommagé 29 % des bâtiments agricoles. Près de 27 % des bâtiments agricoles endommagés ont connu un incendie ayant une source de chaleur alimentée par de l’électricité;
• La principale cause probable des incendies de bâtiments agricoles a été la défaillance ou la défectuosité mécanique ou électrique. Près de 31 % des bâtiments agricoles endommagés l’ont été à cause d’une défaillance. Cependant, plus de 26 % des bâtiments agricoles endommagés ont connu un incendie dont la cause probable n’a pu être déterminée. Pourtant, ces incendies agricoles avec cause indéterminée entraînent le plus de pertes matérielles (49 % du total des pertes matérielles en bâtiments et en contenus). Ce résultat s’explique principalement par des incendies avec embrasement généralisé entraînant des pertes totales;
• La majorité des bâtiments endommagés lors des incendies agricoles le sont en journée, entre 10 h et 20 h. À titre indicatif, en moyenne, le nombre de bâtiments agricoles endommagés par mois reste relativement stable, n’excédant pas 61, sauf pour les mois de mars (77) et d’avril (75). Cela pourrait s’expliquer, notamment, par la reprise de certaines activités dès que les conditions extérieures le permettent, soit la fin de la période hivernale;
• 68 % des bâtiments agricoles endommagés où est survenu un incendie n’avaient aucun système de détection : pas d’avertisseur de fumée ni de système d’alarme incendie;
• Parmi les 81 bâtiments endommagés équipés d’avertisseurs de fumée, seuls 50 bâtiments ont eu des avertisseurs de fumée qui ont fonctionné, ce qui correspond à 62 %. Enfin, 71 % des bâtiments endommagés n’avaient aucun avertisseur de fumée.
Les bâtiments agricoles sont très peu équipés de systèmes fixes d’extinction. Ainsi, entre 2016 et 2018, 90 % des bâtiments endommagés n’étaient pas équipés d’un système fixe d’extinction.