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ORFORD — Les 4 000 employés temporaires étrangers qui œuvrent chaque année dans les fermes du Québec seront dorénavant admissibles aux différents programmes de formation au même titre que les résidents permanents.
Ce gain a été obtenu par l’Union des producteurs agricoles lors du récent Rendez-vous national sur la main-d’œuvre tenu en février dernier à Québec.
« C’était une question de principe, parce que ces travailleurs paient aussi des impôts et ça fait 25 ans qu’ils viennent travailler ici », a déclaré Denis Roy, trésorier de l’UPA et membre du conseil d’administration d’AGRIcarrières. Celui-ci animait récemment le 17e colloque du Comité sectoriel de main-d’œuvre de la production agricole, à Orford.
Placé sous le thème « Ensemble pour l’emploi agricole », l’événement mettait l’accent sur la nécessité de s’associer à des partenaires afin de combler les emplois disponibles. « Il y a une frange de personnes plus éloignée de l’emploi, explique Denis Roy, une couche où nous ne sommes pas habitués à aller voir. Des alliances stratégiques sont donc à développer. »
Des exemples de cette forme de maillage ont d’ailleurs été présentés, notamment par un projet de stage et d’intégration en production laitière au Centre-du-Québec et en Montérégie.
Lancé en janvier 2016, le projet a, semble-t-il, connu un « grand succès ». Il aurait permis de vaincre certains préjugés, entre autres que le secteur agricole offre de piètres salaires et conditions de travail, ou encore qu’on s’y retrouve éloigné des grands centres. Trois familles d’immigrants ont accepté de déménager l’an dernier à Fortierville et à Sainte-Françoise, un village de 700 personnes. Les municipalités et le groupe Desjardins ont appuyé financièrement le projet. La caisse populaire a pris en charge l’inscription des enfants au soccer. « C’est vraiment un projet de concertation », a témoigné Céline Auger, consultante en intégration et francisation.
À la suite de ce projet-pilote, une demande de financement sera déposée en mai prochain afin d’en faire un projet national disponible dans toutes les régions du Québec. Outre la production laitière, l’initiative viserait les productions porcine, serricole et avicole, de même que la manœuvre de machinerie.
Heureux au travail
Le colloque a aussi été l’occasion de couronner les gagnants du concours Ma ferme, mon monde. Le grand prix a été remporté par la ferme La Clef des champs, de Val-David dans la région Outaouais-Laurentides. Spécialisée dans la culture de plantes médicinales, l’entreprise compte une quarantaine d’employés. Outre un congé de maternité de 24 mois, ceux-ci profitent entre autres de consultations gratuites en ostéopathie. « La chose la plus importante pour les employés? Il faut qu’ils soient heureux », a déclaré la fondatrice et copropriétaire, Marie Provost.
La mention spéciale du jury a été attribuée à la ferme Entreprise Malisson, de Sainte-Julienne dans Lanaudière. Cet élevage bovin de 95 têtes se distingue par la boucherie installée à même la ferme. La formation des employés est donnée sur les lieux de travail. « Quand les besoins en formation sont comblés, c’est tellement plus intéressant », témoigne la copropriétaire, Martine Brisson.