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Bruno Roy, ce producteur de Lévis qui a choisi de donner les fruits de ses champs de bleuets à la population cette année, faute de main-d’œuvre pour les cueillir, n’était pas le premier à opter pour une telle solution afin d’éviter le gaspillage. L’an dernier, la Ferme Champlinoise, en Mauricie, a donné pour 2000 $ de petits fruits à des organismes communautaires de sa région, ce qui lui a apporté, bien que ce n’était pas le but recherché, une grande attention médiatique.
« On n’a pas fait ça pour ça, assure Marianne Duchesne, qui est très impliquée à la ferme de son conjoint. On était candides là-dedans, mais ça nous a fait beaucoup de publicité. Tout ce qu’on voulait, c’était donner nos surplus de bleuets, plutôt que de les laisser aux champs. »
Bien que ses rendements de petits fruits n’aient pas été aussi élevés cette année, l’entreprise a choisi de répéter l’expérience durant la fin de semaine du 8 et 9 août, invitant des organismes à venir s’approvisionner gratuitement chez eux en autocueillette. « Les gens nous questionnaient à savoir si on allait le refaire, même sans surplus. On a décidé qu’on voulait continuer de s’impliquer socialement », mentionne l’agricultrice, en précisant que la ferme envisage même de créer un événement annuel, sous forme de pique-nique ou de grand rassemblement.
« Des clients nous disent qu’ils choisissent de venir chez nous plutôt qu’ailleurs pour nous encourager, à cause de notre implication, mais je ne pourrais pas mesurer l’impact que ça a eu concrètement », soutient celle qui attribue surtout la popularité de ses champs d’autocueillette, cette année, à la COVID-19.
Rappelons que la Bleuetière Du Roy, à Saint-Nicolas, a quant à elle donné l’entièreté de ses fruits à la population cette saison, soit l’équivalent de 150 000 $ de bleuets. Le propriétaire a aussi organisé une fin de semaine d’autocueillette gratuite pour les organismes communautaires. « Je voulais faire plaisir aux gens et maintenant tout le monde parle de moi », a confié le propriétaire de quatre entreprises à La Terre.
Une connexion à maintenir
Selon Anne-Marie Viens, associée chez nacelles & co, une firme de services-conseils en communications marketing certifiée par le réseau Agriconseils, la visibilité engendrée par de tels coups d’éclat médiatiques peut rapidement s’essouffler si rien n’est fait pour maintenir la connexion avec la clientèle. « Il faut trouver le moyen de garder le client engagé en l’invitant, par exemple, à s’abonner à sa page Facebook, après une visite à la ferme. Il faut travailler ses réseaux sociaux. Sinon les gens à l’extérieur de votre région ne se souviendront pas de vous l’année d’après. Les agriculteurs, souvent, n’ont pas le temps de faire ça », indique-t-elle. Sans recommander aux producteurs de se mettre à donner tous leurs fruits pour faire parler d’eux, la conseillère en communications et marketing les encourage à créer des liens dans leur communauté et à s’impliquer socialement. « C’est une bonne façon de créer une proximité avec le milieu », indique-t-elle, rappelant aux agriculteurs que des spécialistes du réseau Agriconseils sont à leur disposition pour les accompagner.