Vie rurale 15 novembre 2017

Des statistiques qui font réfléchir

La ferme représente un milieu de vie incroyable pour élever des enfants. Cet environnement fécond en apprentissages pose cependant certains dangers.

En moyenne, 13 enfants meurent chaque année au Canada à la suite d’un accident en milieu agricole, indiquent les plus récentes données de l’organisme Surveillance des blessures au Canada (SBC), qui datent de 2013. L’agriculture se distingue d’ailleurs des autres lieux de travail, car les enfants et les personnes âgées y subissent un nombre appréciable de blessures graves. Ainsi, entre 2003 et 2012, 10 % des 843 décès liés à l’agriculture au Canada concernaient des enfants de moins de 14 ans, précise SBC. Les tout-petits s’avèrent particulièrement vulnérables. Entre 1990 et 2004, les bambins d’âge préscolaire ont représenté près de la moitié des mortalités chez les moins de 15 ans, estime l’Association canadienne de la sécurité agricole (ACSA).

Bien que près des trois quarts des décès d’enfants en milieu agricole soient liés au travail à la ferme, dans la grande majorité des cas, la victime n’effectuait pas elle-même les tâches, comme, à titre d’exemple, un enfant qui tombe d’un tracteur. Au Québec, les chiffres de la Société de l’assurance automobile révèlent qu’entre 2012 et 2016, cinq enfants de six ans et moins ont été victimes d’un accident impliquant un véhicule agricole alors qu’ils étaient soit à l’intérieur de l’engin, soit à proximité. Trois d’entre eux en sont décédés, alors que les deux autres ont subi des blessures légères.

Témoignage

À l’âge de quatre ans, Bailey Kemery a été sévèrement mutilée à la jambe par un rotoculteur. La fillette jouait près de l’engin, non loin de ses parents. « La fraise rotative s’est agitée et s’est embrayée; mon frère est tombé vers l’avant et moi, vers l’arrière », a-t-elle raconté lors de l’assemblée annuelle de l’Association canadienne de sécurité agricole. « Ce que les parents et les enfants ne réalisent pas, c’est que ce n’est pas seulement un accident, c’est une peine à perpétuité », a confié la jeune femme. Elle espère que les familles agricoles ne se sentiront pas critiquées, mais plutôt inspirées à trouver l’équilibre nécessaire pour mener une vie sécuritaire à la ferme. Dans l’Ouest canadien, Bailey a fait une tournée des écoles comme conférencière, parlant à presque 1 000 jeunes de l’importance de la sécurité à la ferme.

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