Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
TRÈS-SAINT-SACREMENT – Dans les bâtiments de la ferme laitière de Mark Anderson, à Très-Saint-Sacrement, dans l’ouest de la Montérégie, un petit groupe de trois personnes déambulent à travers les vaches en écoutant attentivement leur hôte, qui leur explique différentes notions de la production laitière. « Ici, les journées commencent très tôt, trop tôt! » leur lance-t-il avant d’enchaîner avec l’horaire typique d’une journée à la ferme.
Cette visite se déroule dans le cadre d’un séjour exploratoire agricole destiné à faciliter le recrutement en agriculture. L’activité est organisée par l’Union des producteurs agricoles de la Montérégie et le Centre de services scolaire de la Vallée-des-Tisserands (CSSVT), grâce au financement du ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale.
Certains participants n’avaient encore jamais mis les pieds dans une ferme laitière auparavant, comme Chanel Lavallée, 17 ans. « Ma mère aimerait peut-être avoir une petite ferme et elle m’a suggéré de suivre une formation pour que je puisse travailler avec elle. Je viens juste voir si j’aime ça », explique-t-elle. De son côté, Malorie St-Amand, 20 ans, sait déjà que la production animale est dans ses cordes, puisqu’elle travaille dans une ferme d’alpagas depuis quelques mois. Elle souhaitait toutefois découvrir d’autres types de production. « Je pense que j’aimerais bien, un jour, avoir ma propre ferme », dit-elle après avoir amicalement caressé la tête d’une jeune taure intriguée par tous ces visiteurs.
« On avait dix personnes inscrites aujourd’hui, mais seulement trois sont venues, peut-être parce qu’il ne fait pas beau », regrette Nathalie Crête du CSSVT, alors que la neige rendait les déplacements plus compliqués ce jour-là. Les deux précédents séjours qui ont eu lieu dans la dernière année, l’un en production animale et l’autre en production horticole, avaient quant à eux rassemblé environ huit participants chacun, spécifie-t-elle.
« On ne cible pas une clientèle en particulier. On a eu des gens de tous les âges : des immigrants, des retraités, des jeunes, des moins jeunes en réorientation de carrière », énumère de son côté Marc Brichau, directeur du Centre de formation professionnelle du Suroît.
« On essaie d’ouvrir les horizons en aidant les participants qui connaissent peu ce milieu à le découvrir, tout en les informant des emplois disponibles et des programmes de formation offerts dans ce domaine », explique-t-il.
Des mythes sur l’agriculture à faire tomber
Un autre objectif de ces visites d’immersion est de déconstruire certains mythes qui persistent par rapport à l’agriculture. « Car plusieurs croient encore que c’est un travail très physique, que tout se fait à la main ou bien que le bien-être animal n’est pas important, alors que ce n’est plus le cas aujourd’hui », signale M. Brichau.
Un sondage pour savoir comment les participants perçoivent la production agricole est d’ailleurs distribué au départ et au retour des séjours, afin d’évaluer si leur manière de voir le travail à la ferme a changé. « Les participants ont remarqué qu’il est possible de ne pas passer 100 % de son temps à la ferme et qu’il est possible de passer de beaux moments en famille », mentionne, en guise d’exemple, Louis-Cédrick Leduc, un représentant du ministère de l’Emploi, qui accompagnait le groupe, le 20 janvier. Il signale de plus qu’après leur visite, les trois participants ont indiqué qu’ils envisageaient de poser leur candidature dans un emploi du secteur agricole.
Le projet, premier du genre en Montérégie, se terminera le 11 février avec le dernier des quatre séjours.
Retour aux sources pour un Québécois d’origine chinoise Liu Zhi Chen, qui vit depuis 12 ans au Québec avec sa famille, travaille dans le secteur de la construction, mais songe à trouver un emploi à temps partiel dans le milieu agricole prochainement. Il faisait partie de la 3e cohorte du Séjour exploratoire agricole en production animale, les 20 et 21 janvier. Pour lui, cette visite de fermes laitières était une sorte de retour aux sources et a ravivé de nombreux souvenirs, car ses parents avaient une ferme en Chine, où il a passé son enfance. « Avoir ma ferme ici, c’est quelque chose que j’aimerais vraiment plus tard. Mais je n’ai pas encore réussi à convaincre ma femme », précise-t-il en souriant.
|