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« Tant que ça n’est pas mon tour, ça va. » Cela résume la pensée de plusieurs éleveurs de volailles sondés par La Terre, vendredi dernier, alors que les quelque 600 employés de l’usine de transformation de poulets Exceldor, à Saint-Anselme dans Chaudière-Appalaches, étaient en grève générale depuis le 24 mai.
Car quand viendra leur tour de charger leur production pour l’abattoir, ils sauront un peu mieux à quoi s’en tenir. Est-ce que leurs poulets pourront être détournés vers d’autres abattoirs ou non ? « J’aurai la réponse dans une semaine, quand ma production sera prête à partir », a confié non sans inquiétude François Mercier, un producteur avicole de Saint-Charles-de-Bellechasse.
Pendant ce temps, d’autres avaient déjà eu la consigne d’euthanasier une partie de leur production. « On a fait tout ce qu’on a pu pour détourner le plus d’oiseaux possible, mais on est coincés », a mentionné le porte-parole d’Exceldor, Jordan Ouellet, le 28 mai. Il estimait alors que près de 500 000 volailles devraient être euthanasiées d’ici la fin de la semaine si la grève se poursuivait. « On ne veut pas que ça s’éternise, mais pour l’instant, les négociations sont au beau fixe. Nous allons peut-être devoir demander l’aide du gouvernement pour aller en arbitrage afin de faire évoluer la situation plus rapidement », a-t-il précisé.
L’usine de Saint-Anselme traite en moyenne un million de poulets par semaine. Il s’agit de l’une des plus importantes usines de transformation de la province et sa fermeture a une incidence sur plusieurs éleveurs jusqu’en Montérégie, souligne M. Ouellet, ainsi que sur toute la chaîne d’approvisionnement.
La coopérative assure toutefois qu’elle dédommagera à 100 % les éleveurs touchés. « La particularité de la production de poulets est qu’elle est très rapide, ce qui fait que les éleveurs ne peuvent pas garder les oiseaux très longtemps dans le poulailler », spécifie le responsable de communications des Éleveurs de volailles du Québec, Stéphane Barnabé.
Les éleveurs de porcs aussi touchés par une grève
À quelques kilomètres de Saint-Anselme, une autre grève générale de 1 150 travailleurs affecte l’usine d’abattage et de transformation de porcs d’Olymel, à Vallée-Jonction, depuis le
28 avril.
Les éleveurs de porcs disposent toutefois d’une fenêtre un peu plus large que les éleveurs de volaille pour garder les animaux dans les fermes. Mais les effets collatéraux commencent à se faire sentir sur le nombre de porcs en attente et sur leur poids qui augmente.
Les Éleveurs de porcs du Québec ont d’ailleurs « pressé » Olymel d’établir un plan concret sur plusieurs semaines pour permettre d’écouler les porcs dans les élevages en vue des chaleurs de l’été qui approchent. Le président, David Duval, dit poursuivre ses représentations pour s’assurer « que les producteurs n’aient pas à assumer les conséquences d’une grève qui n’est pas la leur ».