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Est-ce que le beurre est plus dur et pourquoi? L’utilisation de sous-produits d’huile de palme est-elle en cause? Quels sont les impacts environnementaux d’utiliser ou non ces produits? L’ensemble des questions entourant la controverse suscitée par l’utilisation de sous-produits d’huile de palme dans l’alimentation des vaches sera étudié par le groupe de travail d’experts mis en place par les Producteurs laitiers du Canada.
« Il y a eu des raccourcis qui ont été pris. L’information n’était pas fondée sur des observations solides. C’est la première fois qu’une telle analyse sera faite », avance Daniel Lefebvre, chef de l’exploitation de Lactanet et président du groupe de travail.
« Outre l’acceptabilité sociale, il y a l’aspect environnemental, ajoute-t-il. On trouvait important de mieux le décrire, d’analyser le cycle de la vie [de l’huile de palme dans les sous-produits] et d’évaluer l’impact environnemental de ces produits. » M. Lefebvre précise que certains produits à base d’huile de palme portent la mention certifiée de source durable. « On veut mieux comprendre ce que ça veut dire », dit-il. L’impact environnemental de ne pas utiliser les sous-produits d’huile de palme sera aussi regardé, puisqu’il nécessitera potentiellement plus de vaches pour produire la même quantité de matière grasse.
Les 13 membres qui composent le groupe de travail proviennent de divers milieux, autant de l’alimentation animale qu’humaine ou de la défense des consommateurs. « On couvre assez large en termes d’expertise », souligne Daniel Lefebvre.
Une première rencontre a eu lieu le 5 mars afin de faire le point sur les connaissances de chacun et sur les informations manquantes. Le groupe se réunira à nouveau à la fin du mois avec les informations supplémentaires que chacun avait à approfondir. Ensuite, les analyses nécessaires se poursuivront et un rapport sera produit au cours des prochains mois.
Des décisions à prendre
Les Producteurs de lait du Québec (PLQ) et les Producteurs laitiers du Canada (PLC), qui ont déjà recommandé à leurs membres de ne plus utiliser de sous-produits d’huile de palme, consulteront ce rapport pour prendre par la suite des décisions comme de condamner officiellement l’utilisation ou d’ajouter de l’information à l’intention des consommateurs.
Pour le moment, le directeur des communications des PLQ, François Dumontier, affirme qu’il « est trop tôt pour présumer des conclusions du comité et encore plus de décisions subséquentes ». L’organisation est présentement en mode de travail concerté avec tous les partenaires pour que les producteurs puissent s’adapter aux nouvelles règles.
Même chose du côté des PLC. « Laissons le comité d’experts faire son travail et présenter ses conclusions. Nos membres prendront les décisions appropriées par la suite », soutient Lucie Boileau, directrice des communications pour l’organisation.