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Une étude de marché exploratoire sur la provenance des fruits et légumes transformés servis dans des hôpitaux et des centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) de Montréal montre que les carottes surgelées sont majoritairement importées de la Pologne, et les oignons, de la Chine.
LONGUEUIL – « On voulait corréler l’étude au potentiel de marché pour les producteurs québécois. On s’attendait à ce que des produits soient importés, mais que des légumes comme la carotte et l’oignon, qu’on cultive abondamment ici, viennent de Pologne et de Chine, ça, on a été très étonnés », a fait valoir Mario Lalancette, directeur de la stratégie et des communications à l’Association québécoise de la distribution de fruits et légumes (AQDFL), l’organisation derrière l’étude réalisée entre mars 2021 et janvier 2022. Les résultats ont été présentés lors de l’assemblée générale annuelle des Producteurs de légumes de transformation du Québec, le 7 décembre à Longueuil.
En entrevue avec La Terre, M. Lalancette a expliqué que l’échantillonnage ciblé équivaut à 86 % des lits dans les établissements de santé publics de l’île de Montréal. Des listes d’achat ont notamment été analysées par l’entremise du Centre d’acquisitions gouvernementales, qui reçoit les besoins des institutions pour les appels d’offres. Des questionnaires ont aussi été envoyés dans les centres intégrés universitaires de santé et de services sociaux de la métropole.
Les principaux fruits et légumes surgelés qui y ont été achetés entre novembre 2020 et 2021 sont des carottes (373 tonnes), des oignons (177 tonnes), des macédoines de légumes (152 tonnes), des brocolis (121 tonnes), des pommes de terre (111 tonnes) et des haricots verts (92 tonnes).
Si les pommes de terre proviennent surtout du Canada, selon l’étude, plus de 90 % des carottes surgelées sont importées de la Pologne; 98 % des oignons, de la Chine; et 80 % des brocolis, de l’un ou l’autre de ces deux pays. Pour ce qui est des macédoines de légumes et des haricots verts surgelés, environ la moitié vient du Canada, mais une forte proportion est également importée de Pologne, de Chine ou de Belgique.
« J’aimerais travailler avec vous. Je suis surpris des chiffres qui sont sortis », a réagi au micro le directeur général de Nortera, Daniel Vielfaure, après la présentation du rapport. « Vous me parlez de carottes de la Pologne. Je n’ai jamais entendu parler de ça. On en fait, des carottes surgelées. Il y a certainement des choses à analyser et à comprendre », s’est-il étonné.
Toujours selon l’étude, l’approvisionnement en fruits et légumes transformés servis dans les établissements de Montréal est surtout guidé par les prix. Du côté des légumes frais qui sont lavés, coupés ou pelés d’avance, par ailleurs, le rapport fait état de la durée de vie des produits du Québec et des formats qui ne correspondraient pas aux besoins des institutions de santé.
« Quand on a demandé aux établissements si l’achat local était important, c’est vrai qu’on n’a pas eu beaucoup d’enthousiasme, mais je pense qu’il faut aussi voir des opportunités de marché pour le Québec et des choses à améliorer », a ajouté M. Lalancette en entrevue, rappelant aussi que l’échantillon cible seulement Montréal et que des données collectées dans les établissements de santé de l’ensemble du Québec apporteraient peut-être des résultats différents. Un projet d’étude en ce sens, afin de mieux déterminer les besoins à travers la province, est d’ailleurs envisagé par l’AQDFL.