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À 69 ans, l’agriculteur Alain Bouffard, qui a fondé une importante entreprise de foin de commerce et des exploitations d’élevage, d’abattage et de vente au détail de viande de bœuf en Estrie, est décédé le 18 mai d’un arrêt cardiovasculaire.
« Il était censé être opéré en février, mais en raison de la COVID, l’opération a été remise, et remise. Et Alain n’était pas le genre à pleurer pour avoir droit d’entrer à l’hôpital. Son état a empiré rapidement hier », précise sa femme Pauline Bouffard avec qui il a eu 12 enfants.
Un parcours impressionnant
« Il n’était pas attachable. Il aimait relever les défis et il avait toujours un nouveau projet. C’est comme avec le foin. Il s’est dit : « Pourquoi je n’irais pas le vendre moi-même aux États-Unis ? » », évoque Mme Bouffard. Aujourd’hui, son entreprise vend plus de 500 000 balles aux Américains, tout en ouvrant la voie à plusieurs Québécois qui se sont lancés dans un pareil commerce.
Toujours actif, M. Bouffard venait d’investir, il y a quelques mois à peine, dans la relance d’un abattoir régional. « Je lui avais dit « Voyons Alain! Tu n’es pas capable de tuer un chien. Qu’est-ce que tu vas faire avec un abattoir? Mais pour lui, c’était important d’être indépendant. Il a toujours plus cru aux abattoirs locaux comparativement à ceux de l’extérieur ou à un gros projet collectif comme Colbex [Levinoff-Colbex], où il y a trop de monde à payer pour que ça marche et où les animaux font trop de route pour se faire abattre », détaille Pauline Bouchard.
Copropriétaire d’une ferme familiale de 700 vaches de boucherie et de trois boucheries en Estrie, Alain Bouffard était un travailleur acharné. « Au début de l’été, quand il fait clair de bonne heure, il aimait ça partir à 4 ou 5 heures du matin pour commencer sa journée en fendant du bois de chauffage. Le travail et la tranquillité tôt le matin, ça le reposait qu’il disait », se remémore sa conjointe.
Alain Bouffard était le seul garçon de la famille dans laquelle il a grandi. Les problèmes de santé de son père l’ont obligé très tôt à gérer la ferme familiale. « Alain analysait comment il pouvait faire mieux et il trouvait toujours le moyen d’aller chercher le petit plus pour que ça marche. Ça n’a pas été toujours facile. Quand on a commencé, nous avions eu du mal à avoir le prêt agricole. Mais il avait la bosse de l’agriculture », assure sa femme.
Sa plus belle réalisation
Sa plus belle réalisation demeure évidemment sa famille de 12 enfants. L’appui de ces derniers dans ses différentes entreprises a également été une grande source de motivation pour l’homme d’affaires. Dix de ses douze enfants travaillent dans l’empire agricole des Bouffard. « Il a inculqué aux enfants ce en quoi il croyait : l’intégrité, l’honnêteté et l’amour du travail. Sa mort, c’est dur pour les enfants. L’un m’a dit aujourd’hui « On est fiers du père qu’on a eu » », exprime Pauline Bouffard.