Vie rurale 1 juin 2022

De la chaleur croissante en juin

Les prévisions météo du mois de juin se dessinent en trois temps, avec un accroissement des températures, dit André Monette, chef de service en météorologie chez MétéoMédia. « Le début juin devrait être plus frais que la normale, car un dôme d’air frais glissera des Prairies [canadiennes] jusqu’à nos régions. Il n’y aura pas de températures froides, mais pas non plus de vagues de chaleur. Ce dôme pourra amener de l’instabilité, peut-être pas des déluges, mais on risque d’avoir des nuages et des précipitations. Jusqu’au 10 juin environ, la chaleur restera davantage confinée dans le ­sud-ouest des États-Unis », détaille le météorologue.

Ensuite, du 11 au 20 juin, le Québec devrait renouer avec une température plus chaude, dans la normale des mois de juin. « Je ne vois cependant pas de période de chaleur intense. Le dôme d’air froid quittera vers ­l’Atlantique, nous aurons quelques poussées de chaleur, mais nous ne devrions pas avoir de canicule », prévoit-il, spécifiant que les modèles météo ne sont pas décisifs sur cette portion du mois de juin.

Pour la fin juin, les modèles météo tendent vers un glissement de la chaleur des États-Unis qui bénéficiera au Québec. « On pourrait renouer avec des vagues de chaleur; cela pourrait arriver à la fin du mois », ­indique-t-il. Prévoir les précipitations pour la ­deuxième portion du mois est hasardeux, surtout en été où la pluie peut être très localisée.

Chez Environnement Canada, le météorologue Simon Legault indique que le mois de juin ne s’annonce pas pour être extrêmement chaud. Les vagues de chaleur sont difficiles à prévoir. « Il n’y a pas de grandes tendances qui s’annoncent pour juin. On ne voit pas de grandes et longues poussées de chaleur, sauf peut-être à la fin du mois », mentionne-t-il.

En prévision à très long terme et pour l’ensemble de l’été, il anticipe des températures légèrement au-dessus des normales de saison pour le sud du Québec. « Même si le signal est moins convaincant pour les autres régions, on ne voit pas non plus de signe de temps plus frais », conclut-il.

Un « derecho » jamais vu depuis 1999

Le mois de mai a été caractérisé par des températures au-dessus des normales de saison et par des orages très violents à la fin du mois. Fait intéressant, les vents qui ont détruit une partie des biens et des forêts des agriculteurs de différentes régions étaient sous la tutelle d’un phénomène météo rare et très puissant nommé derecho. « Un derecho est un orage qui perdure sur des centaines de kilomètres et qui avance rapidement. Dans notre cas, il a commencé au Michigan, s’est déplacé à une vitesse entre 100 et 130 km/h et a terminé sa course 1 500 km plus loin, près de Québec. C’est comme un train, linéaire et destructeur. Toutes les conditions étaient réunies dans l’atmosphère pour soutenir cette bande d’orages. On n’avait pas eu ça depuis 1999 », stipule André Monette.

Plus tôt dans le mois de mai, un autre élément rarissime : une canicule précoce dans quelques régions. « À partir du 12 mai, nous avons eu trois journées de 30 °C ou plus dans certains secteurs des Laurentides, de Lanaudière, Montréal, etc. », explique M. Monette. Somme toute, l’ensemble du Québec a connu un mois de mai au-dessus des normales de saison, et même, une température moyenne près de 2 °C plus élevée que la normale dans les régions de l’Abitibi-­Témiscamingue, la Montérégie, l’Estrie et Montréal. En terminant, rappelons que le début du mois a été très sec : du 5 au 14 mai, certaines régions n’ont enregistré aucune précipitation. « Ce fut un mois d’extrêmes », résume M. Monette.