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La Ferme entre deux pays, de Sainte-Sophie-d’Halifax, dans le Centre-du-Québec, a réussi tout un tour de force en décrochant deux années de suite la médaille Grand or, laquelle récompense le meilleur sirop lors du Concours de la Grande Sève, qui a eu lieu cette année à Bromont, le 26 mai.
Soulignons que l’Érablière Jean Labelle a également été décorée de la médaille Grand or lors de cette 12e édition du concours présentant 137 sirops d’érable venant de partout au Québec. Le jury était composé d’une vingtaine de professionnels de l’érable.
L’ingrédient secret
Carole Durocher, copropriétaire de la Ferme entre deux pays, s’est dite touchée par cette deuxième grande distinction. La Terre lui a demandé quel est l’ingrédient secret qui lui permet de gagner? « C’est la passion », répond-elle simplement.
La ferme qui se spécialise dans l’élevage d’agneau et la production acéricole participait pour la première fois l’an dernier au concours, et l’obtention de la reconnaissance ultime s’était alors révélée une agréable surprise pour Mme Durocher, son conjoint François Tanguay et leur fils Lucas. Mais cette année, ils étaient prêts et ont méticuleusement sélectionné leurs meilleurs sirops à soumettre au concours. « On en avait mis de côté quelques-uns durant la saison, puis on a tout regoûté pour en choisir deux qui goûtaient vraiment l’érable qui n’était pas dans nos choix de départ. On savait qu’on avait des chances, mais notre but avec le concours ce n’est pas tant de finir premier, mais de le prendre comme une curiosité, de savoir où on se situe », explique Mme Durocher.
Le deuxième sirop soumis au concours par son érablière a remporté une médaille d’or, ce qui n’est pas rien. « Ça confirme un peu ce que notre clientèle fidèle nous dit : qu’il est bon notre sirop », indique-t-elle. Son érablière exploite 8 000 entailles et mise sur un évaporateur au bois de 5 par 14 pieds, dont 5 pieds de casseroles plates. Les propriétaires « ne bouillent pas plus épais » ou n’utilisent pas de techniques particulières pour développer le goût du sirop. « Je crois que c’est l’évaporateur au bois et que c’est notre terroir qui donne la saveur; nous sommes en montagnes », précise celle qui a commencé en exploitant environ 300 entailles il y a 36 ans avec son conjoint.
Stéphane Guay, coorganisateur du concours, mentionne que les deux sirops Grand or se sont démarqués auprès des 21 juges. « Ces deux sirops avaient une saveur d’érable intense qui persistait longtemps en bouche. Les notes de fin étaient différentes, l’un érable pur, l’autre plutôt un caramel de confiserie », commente-t-il.
Beaucoup de médailles
Le Concours de la Grande Sève a décerné 85 médailles alors que 83 érablières ont participé au concours. « Si tu soumets un sirop sans défaut de saveur et qui goûte bon, tu vas avoir une médaille de bronze. Tout le monde est capable de sortir de son exploitation un sirop qui va se classer bronze, mais c’est une autre affaire de passer or et Grand or », stipule Stéphane Guay. Ce dernier indique qu’un sirop qui reçoit une médaille d’or doit être employé sans masquer le goût, comme par exemple sur des crêpes. « Mais un sirop Grand or, tu le dégustes tout seul. C’est un sirop d’exception. On ne goûte pas ça souvent. »