Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Alors que les Jeux olympiques de PyeongChang battent leur plein, La Terre s’est intéressée à la réalité d’agriculteurs dont les enfants pratiquent un sport de haut niveau.
La planchiste Audrey McManiman en a fait du chemin depuis sa première descente avec la vieille planche à neige de son cousin, à l’âge de neuf ans dans la cour de la ferme laitière familiale, à Saint-Ambroise-de-Kildare! Dès l’âge de 15 ans, Audrey est recrutée par l’équipe du Québec de descente acrobatique et s’envole pour une période d’entraînement au Colorado. Deux ans plus tard, elle gagne le championnat canadien junior à l’épreuve de demi-lune. La même année, elle remporte l’or aux Jeux olympiques de la jeunesse en descente acrobatique. Puis, en 2015, elle termine au 6e rang d’une coupe du monde.
Audrey a appris la discipline tôt dans sa vie. À la ferme, on la nommait ministre du gazon pour son assiduité à tondre la pelouse! « Nous avons chacun notre passion. Celle de mon mari, c’est les vaches. Pour Audrey, c’est la planche. Quant à moi, c’est de suivre ma fille en compétition », résume Élise Allary, la maman de l’athlète. Cette dernière ne compte plus les allers-retours à la station Val Saint-Côme, puis au terminus d’autobus et finalement à l’aéroport au fur et à mesure qu’Audrey gravissait les échelons de la discipline. « On l’a toujours encouragée et on est vraiment fiers d’elle », affirme Mme Allary. L’an passé, après plusieurs commotions cérébrales, Audrey a décidé de se réorienter dans le cross en planche à neige. Elle figure déjà dans le top 20 mondial. Ayant manqué d’une petite place son passeport pour PyeongChang, elle a les yeux rivés sur les Jeux de 2022.
Une belle discipline
Pour leur part, Maryse Labbé et Patrick Lavallée ont transmis leur amour du sport à leurs filles Mérédith, 19 ans, et Mathilde, 17 ans. « Nous sommes deux sportifs de nature et nous tenions à ce que les filles pratiquent des sports d’équipe. Ça forge le caractère », explique Mme Labbé.
Les sœurs jouent au soccer AAA. De plus, Mérédith a fait partie de l’équipe de rugby du Québec des moins de 18 ans. Propriétaires d’une ferme avicole (poulets, dindons, œufs et poulettes de remplacement), Maryse et Patrick ont réussi à intégrer à leur horaire les nombreuses séances d’entraînement de leurs filles en se levant encore plus tôt que l’heure des poules! « C’était de deux à trois fois par semaine. Avec deux filles, c’était multiplié par deux, parce que leurs séances n’étaient pas les mêmes soirs, témoigne la maman. C’est un style de vie qu’on voulait donner aux enfants. Il n’y a rien de plus gratifiant », assure-t-elle.
Trois-Pistoles en liesse! Mercredi 14 février, en soirée. Les habitants de Trois-Pistoles ont les yeux rivés sur leur téléviseur. Dans quelques minutes, le petit gars de la place, Charlie Bilodeau, patinera au côté de sa partenaire, Julianne Séguin, dans le programme libre de l’épreuve de patinage artistique. À l’invitation de la Ville, des centaines de gens se sont rassemblés à l’auditorium de l’école secondaire. Dans les bars et les restaurants, la frénésie est aussi palpable. « C’est beaucoup de fierté. Ça permet aux enfants de rêver, de voir qu’avec de la persévérance, du courage et du soutien, on peut faire de grandes choses », indique Mélanie Paquet, directrice des loisirs à la Ville. La maman du sportif, Linda Joubert, a d’ailleurs fait le voyage jusqu’en Corée du Sud grâce à une campagne de sociofinancement et à la vente de gilets à l’effigie de Charlie, conçus par sa sœur Marilie. « Charlie est une légende vivante du terroir pistolois. À l’épicerie, les gens m’en parlent. Il y a beaucoup de fierté », soutient sa grande sœur. Le jeune homme a commencé le patin à l’âge de trois ans alors que sa mère, entraîneuse dans cette discipline, l’amenait à l’aréna pour garder un œil sur lui. « Charlie, c’était un petit maudit, raconte affectueusement Marilie. Il était connu pour ses mauvais coups. » L’athlète a su canaliser sa créativité et son imagination vers le patin. À PyeongChang, Charlie et Julianne ont livré la performance de leur vie et terminé au 9e rang. Vous avait-on dit que Trois-Pistoles était fière? |