Vie rurale 14 février 2018

Combattre les préjugés même en 2018

La tenue du tout premier colloque Un monde rural diversifié ouvre les portes sur la réalité toute particulière des communautés LGBTQ2+ et les difficultés qui subsistent pour les couples gais souhaitant s’afficher librement, sans jugement.

« On veut pouvoir faire notre métier sans crainte, sans avoir peur d’être discriminés. Nous voulons être reconnus comme producteurs et productrices d’abord et avant tout », souhaite Joé Desjardins, directeur général de l’organisme Fierté agricole. L’une des conférences du colloque s’intitule d’ailleurs Coming out en milieu rural versus milieu urbain.

Quelle est la véritable différence entre ces deux milieux? L’anonymat. « Mon voisin à Montréal, je ne sais pas ce qu’il fait dans la vie. Mais à la campagne, disons que c’est plus dur de faire passer son chum pour son coloc », avance-t-il. Installé avec son conjoint à la Ferme M. & M. Desrochers, à Sainte-Croix, M. Desjardins se considère comme chanceux d’avoir pu mettre cartes sur table avec son entourage et sa famille sans rencontrer d’embûches.

Mais les préjugés sont tenaces, surtout lorsqu’il est question de la relève au sein d’entreprises familiales. « Être gai, ce n’est pas une fatalité. On peut avoir une famille même avec un conjoint du même sexe »,  souligne M. Desjardins.

Ouverture

Les méthodes de rencontre entre personnes LGBTQ2+ ne sont pas tellement différentes de celles qui prévalent entre hétérosexuels, croit le producteur de veaux. Une soirée entre amis ou une simple conversation sur le Web peut ainsi mener à l’amour.

Le site Web Agrirencontre permet de faire une recherche en fonction de l’orientation sexuelle et plusieurs membres s’identifient comme homosexuels ou bisexuels. L’un d’eux a d’ailleurs écrit qu’il « aimerait bien rencontrer une personne qui a une petite fermette afin de discuter de la difficulté qu’un gai peut rencontrer avec son voisinage ». 

Sur la page Facebook de Farmers célibataires, l’annonce d’une personne homosexuelle a déjà attiré beaucoup d’attention. « Il y a des gens qui l’ont félicitée d’avoir eu le courage de se manifester », se souvient David Frigon, l’un des gestionnaires de la page. Ce dernier a d’ailleurs averti ses -collègues de protéger cette personne en surveillant de près les commentaires des utilisateurs. Environ 250 personnes sont attendues au colloque Un monde rural diversifié, le 15 février à Drummondville.

Pour info : fierteagricole.org/fr/colloque

LGBTQ2+

Un atelier du colloque portera précisément sur cet acronyme qui signifie lesbienne, gai, bisexuel, transgenre (ne s’identifiant pas au genre qui lui a été assigné à la naissance) et transsexuel (personne ayant changé de sexe), queer (identité allant à l’encontre du modèle hétéronormatif) et bispirituel (l’équivalent de queer, en quelque sorte, pour la communauté autochtone). Quant au « + », il représente les autres identités possibles, comme pansexuel, asexuel, etc.   

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