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Les rendements records de maïs et de soya dans plusieurs secteurs du Québec causent un heureux problème : les centres de grains fonctionnent à plein régime.
« Nous sommes accotés au bouchon. Et c’est comme ça partout. Nous n’avons jamais vu autant de maïs et de soya passer ici. C’est une année exceptionnelle », dit Frédéric Ducharme, de la Meunerie Ducharme, à Victoriaville.
Même son de cloche à Farnham, près de Saint-Jean-sur-Richelieu. « C’est une récolte record. Les silos des producteurs débordent et ils nous appellent. Notre centre n’est pas encore rempli au maximum, mais ça s’en vient », mentionne Heather Realffe, directrice de la logistique à l’Agrocentre régional. « On s’en sort en revendant du grain au Vermont et dans l’État de New York », ajoute-t-elle.
Même près de Québec, une région moins réputée pour sa production de maïs et de soya, les silos commencent à être pleins. « La plupart des producteurs d’ici récoltent une tonne de maïs de plus à l’acre qu’à l’habitude, et ça paraît. La production locale occupe cette année 90 % de nos installations, si bien que nous ne pouvons pas entreposer les volumes des agriculteurs des autres régions. Et n’oublions pas qu’ici, il reste encore près de 25 % du maïs à récolter. Les silos ne déborderont peut-être pas, mais ça va être très serré », ajoute Serge Soucy, copropriétaire de la Meunerie Gérard Soucy, à Sainte-Croix.
Celui-ci s’estime heureux d’avoir vendu le soya au lieu de l’entreposer, autrement « le maïs déborderait considérablement ». L’augmentation des capacités d’entreposage à la ferme ces dernières années permet également de bien gérer cette récolte abondante.
Des désagréments
La météo n’aide pas les producteurs depuis un mois. Les conditions du terrain se sont détériorées et les fenêtres de récolte sont courtes, ce qui entraîne des casse-têtes logistiques. Les récoltes s’effectuant par séquence, certains centres de grains ont dû refuser des livraisons en raison de la montagne de grains qui s’accumulait dans leur cour. Des producteurs ont dû arrêter leurs moissonneuses-batteuses au champ, ce qui a causé des désagréments. « Dans le secteur de la Beauce et du sud de Québec, le gros problème qu’on a connu, c’est la dernière récolte de soya qui présentait un taux d’humidité très élevé, jusqu’à 24 %. Ça a congestionné les opérations de séchage », fait remarquer Sébastien Lavoie, directeur de la commercialisation des grains à Agri-Marché.
Et les prix?
En raison du surplus de maïs que connaît le Québec, les prix ont chuté. À plusieurs endroits, des centres de grains offrent 180 $ la tonne. « La valeur escomptée qu’on voit actuellement, c’est de l’immédiat. Dans 10 jours, les prix remonteront un peu, surtout que la qualité du maïs est excellente », juge M. Lavoie. La bonne nouvelle, selon lui, « c’est qu’on ne devrait pas voir de maïs de l’Ontario ni des États-Unis entrer au Québec ».