Vie rurale 14 février 2018

Un amour gros comme un tracteur

En amour, certains collectionnent les histoires compliquées. Pour Judith Bossé et Jean-François Dujardin, un seul regard a suffi. Ensemble depuis leur première rencontre, ces deux passionnés de machinerie lourde uniront leurs destinées cet été. La cérémonie sera à leur image : ils convoleront en justes noces… sur un tracteur.

L’amour flotte dans l’air en présence de Judith Bossé, 23 ans, et de Jean-François Dujardin, 24 ans. Ce doux parfum les accompagne partout depuis qu’ils se sont connus dans une fête à l’Institut de technologie agroalimentaire (ITA) de -Saint-Hyacinthe, il y a cinq ans.

À l’époque, Jean-François complétait une formation sur les grandes cultures à l’École professionnelle de Saint-Hyacinthe en vue de travailler à la Ferme Jacques Dujardin, spécialisée dans les travaux à forfait. Quant à Judith, aujourd’hui responsable du marketing chez le concessionnaire Bossé & Frère, elle étudiait le génie agromécanique à l’ITA.

Jean-François a surmonté sa timidité habituelle pour aborder cette blonde aux yeux bleus. Cupidon -passait dans les corridors de l’ITA ce soir-là, car ç’a été le coup de foudre. « Nous avons parlé toute la soirée et nous sommes ensemble depuis », raconte le jeune homme. Évidemment, le sujet de conversation a vite dévié sur leur passion commune pour les tracteurs.

De son côté, Judith a en tôt fait d’apprécier les qualités de Jean-François. « C’est un travaillant. On a les mêmes valeurs et on se complète à merveille. En plus, il est tellement cute! »

Quand l’amour défie la distance

Dès le début, le couple s’est retrouvé confronté à des conflits d’horaire. Le travail de Judith l’a contrainte à vivre à Montmagny pendant deux ans loin de son bel agriculteur. Les tourtereaux roucoulaient les fins de semaine, quand la chose était possible. Mais cette épreuve n’a pas refroidi l’ardeur de Jean-François, au contraire. « Malgré la distance, mes sentiments -restaient toujours aussi forts pour elle et ça confirmait mon choix », confie-t-il en décochant un regard à sa douce.

La grande demande à Paris

Le couple parlait de mariage depuis un an déjà. Jean-François a décidé de faire sa demande dans la Ville lumière à l’occasion du Salon international de la machinerie agricole (SIMA), en février dernier. Plusieurs membres du clan Bossé ainsi que les parents de Jean-François étaient du voyage.

Dans le plus grand des secrets, il avait commandé une bague en or noir sertie de diamants noirs, la couleur favorite de Judith. Le hic, c’est qu’il s’était pris à la dernière minute. L’anneau est arrivé par la poste chez les parents de Jean-François le matin même du départ. « En cachette, j’ai appelé ma mère pour lui demander d’apporter à l’aéroport la petite boîte que le facteur venait de livrer. » Dans l’avion au-dessus de l’Atlantique, le trac tenaillait Jean-François. « Il n’a pas dit un mot pendant tout le vol », se souvient sa conjointe.

Le SIMA enfin lancé, Jean-François s’est agenouillé devant Judith et lui a fait la grande demande. « Je savais qu’il allait me proposer le mariage, mais j’ignorais quand. L’année précédente, on était allés aux chutes Niagara et à Disney World et il ne s’était rien passé. Il a fait durer le suspense », lance-t-elle en riant.

« On voulait un mariage champêtre qui reflète notre passion pour le monde agricole ». – Judith Bossé. Crédit photo : David Riendeau
« On voulait un mariage champêtre qui reflète notre passion pour le monde agricole ». – Judith Bossé. Crédit photo : David Riendeau

Un mariage champêtre

Le couple, qui s’est acheté une maison à Drummondville l’été dernier, a retenu la date du 18 août 2018 pour se marier. La cérémonie aura lieu à l’église de Montmagny. « On voulait un mariage champêtre qui reflète notre passion pour le monde agricole », explique Judith.

Jean-François ne passera pas inaperçu puisqu’il arrivera en tracteur JCB. Les vœux échangés, les filles et les garçons d’honneur monteront également sur des tracteurs et le cortège nuptial s’ébranlera vers Berthier-sur-Mer, où la famille Bossé possède une maison de campagne face à l’estuaire.

Quelques semaines après cette journée qui s’annonce mémorable, les jeunes mariés partiront en Grèce pour leur lune de miel. Après quoi s’amorcera un nouveau chapitre de leur conte de fée dans lequel on pourra lire : « Ils vécurent heureux et eurent -beaucoup de tracteurs. » 

David Riendeau, journaliste

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