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Alors que l’agriculture moderne mène la vie dure aux oiseaux champêtres, 13 producteurs de la région de Portneuf agissent pour les ramener aux champs.
Selon le Regroupement QuébecOiseaux, 28 espèces associées au milieu agricole sont en danger. Plusieurs d’entre elles élisent domicile dans les champs et les pâturages. La fauche précoce des plantes fourragères détruit leur nid.
Le travail intensif des sols et leur assèchement, l’usage de pesticides ainsi que l’absence de rotation des cultures contribuent également à la disparition de ces espèces. De plus, la destruction de vieilles granges en bois constitue une perte d’habitat pour les hirondelles rustiques.
Pratiques agricoles modifiées
« En 2016-2017, on a déterminé le potentiel d’habitat des oiseaux, en collaboration avec des producteurs de l’ouest du comté de Portneuf. Ensuite, on leur a proposé de modifier leurs pratiques agricoles ou de réaliser des aménagements », explique Chantal Leblanc, chargée de projet à la Capsa, l’organisme de bassins versants des rivières Sainte-Anne et Portneuf, et du secteur La Chevrotière.
« Avec l’aide de la Capsa, j’ai planté 6 000 arbres : des conifères, des chênes, des frênes et des mélèzes », raconte Simon Marcotte. L’éleveur de bovins de Saint-Gilbert a aussi clôturé, sur 20 km, trois ruisseaux de son domaine pour éviter que les berges soient piétinées par ses veaux, ce qui permet aux oiseaux de s’y réinstaller.
Récemment, il a semé 13 hectares de panic érigé. « Cette graminée grimpe jusqu’à six pieds et se coupe tard dans la saison. Ça favorise aussi la présence des oiseaux », précise-t-il.
L’agriculteur a également l’intention de modifier sa manière de faucher le foin. « On commencera au centre du champ pour élargir vers les côtés. Ça repoussera les oiseaux qui nichent au sol au bord des champs. »
Pour sa part, le producteur laitier Sylvain Laquerre, de Saint-Thuribe, plantera de nouveaux brise-vent d’arbres et d’arbustes afin de créer un corridor faunique jusqu’à la rivière Blanche. Dans sa cour, un perchoir attire les rapaces. « Ils mangent les mulots et attrapent les pigeons qui entrent dans les étables », se réjouit le producteur.
Il note un net déclin des hirondelles. C’est pourquoi il est fier du nichoir bâti à leur intention sur le terrain du Centre des loisirs de Saint-Thuribe, face aux champs.
D’autres régions le font aussi
« Environ 80 % de nos recommandations ont été suivies », se félicite Mme Leblanc. Elle précise que d’autres régions du Québec mènent des actions similaires, soit en Montérégie, dans le Centre-du-Québec et dans Chaudière-Appalaches.
À Berthierville, dans Lanaudière, un mécanicien a même installé une barre d’effarouchement sur les tracteurs. Lorsque celle-ci se déploie, les oiseaux qui nichent au sol s’envolent.
Des actions pour ramener les oiseaux
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Brigitte Verdière, collaboration spéciale