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Lettre que tu aimerais peut-être lire avant d’aller vivre à sa ferme
Ne crois pas tout ce qu’on te dira à propos de la vie à la ferme : c’est bien pire que ce que tu imagines! Oublie les pique-niques dans le champ avec le panier d’osier, la nappe à carreaux, les marguerites et les collines. Il n’y aura rien de tout ça!
Par contre, il y aura des balades en tracteur tard le soir, il y aura des couchers de soleil à couper le souffle, il y aura le calme de la campagne, mais aussi des voisins « ben ben loin ». Ce sera une belle vie, loin du bruit et loin de la charge mentale de la ville. Bien sûr, il y aura des moments difficiles, mais aussi de très belles réussites. Tu te rappelleras toute ta vie le premier vêlage que tu verras. De cette larme qui coulera sur ta joue, car tu y verras la naissance. Puis, tu en verras un autre, et un autre, et toujours cette petite larme. Lorsqu’une vache quittera l’étable pour son dernier repos, tu pleureras, car c’est celle que tu as nommée, celle que tu as vu naître : celle de ton premier vêlage.
Tu verras la vie autrement, chère future femme d’agriculteur, car cette vie, aucun livre, aucun film n’aura su te la décrire. Tu passeras ton temps entre la maison et l’étable, à te demander parfois où va dormir ton homme. Mais sache qu’il finira toujours par revenir à la maison, auprès de toi, son ancrage. Lorsque la fatigue le gagnera durant un souper de famille, ne dis rien… laisse aller, il a besoin de ces quelques minutes de sommeil. Lorsque tu seras débordée avec les petits pendant l’heure du souper, l’heure de son train… rappelle-toi la chance que vous avez de vivre sur une terre agricole au grand air et va marcher. Va marcher souvent, le plus souvent possible.
Respire de cet air qui te fait du bien. Prends le temps de parler avec ton homme de tes craintes, de ta journée, de ton bonheur. Parle de tout et de rien, ça le sortira de « ses bêtes » et le reconnectera sur l’essentiel : sa famille, votre famille. Va l’aider quand tu peux et veux; ne deviens pas prisonnière de la ferme, mais sois plutôt celle qui y va par plaisir. Caresse les animaux, pose des questions, intéresse-toi à sa passion comme lui à la tienne.
Parle à tes amies de la chance que tu as de déjeuner avec ton amoureux, des repas en famille qui se font si tard le soir, mais qui sont si importants. Souligne les résultats scolaires du petit dernier avec lui et fais-le participer aux tâches ménagères (ton conjoint, pas le petit dernier). Rappelle-lui que ce n’est pas de l’aide dont tu as besoin à la maison, mais bien qu’il participe également aux tâches, car il y vit aussi. Embrasse-le, ris avec lui et aimez-vous intensément, car la vie à la ferme est d’une belle intensité, qu’il est magnifique de partager à deux ou… à quatre!
Surtout, reste toi-même et fais-toi ta propre image de ta vie à ta ferme. N’écoute pas les autres qui te diront que tu es folle de te lever la fin de semaine à 5 h; aime plutôt cette belle folie matinale. Ne crois pas tout ce qu’on te dira sur la vie à la ferme parce que, finalement, c’est bien MIEUX que TOUT ce que tu avais imaginé.
Hélen Bourgoin, Agrimom
NDLR – Afin de préserver l’authenticité du style des blogueuses et à la demande de celles-ci, les textes diffusés sur le blogue Agrimom.ca sont publiés ici dans leur version originale.