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Des jeunes de la relève agricole rêvent de démarrer leur production de veau d’embouche. Ce rêve peut devenir une réalité viable financièrement, à condition de mettre en place les bonnes stratégies.
Comme professeure à l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec (ITAQ), mes étudiants se demandent souvent : « Est-ce que l’on peut démarrer et vivre de la production vache-veau? » Oui, c’est possible! À l’aide de mon expérience personnelle comme productrice et grâce à des rencontres avec des producteurs et conseillers, voici neuf astuces que je propose pour démarrer ou améliorer une production vache-veau.
1. Avant tout, il est important d’avoir de l’expérience et une formation. Un avantage de cette production est qu’il est possible de démarrer progressivement, parce qu’il n’y a pas de quota. Plusieurs producteurs sont sans relève. Reprendre une entreprise existante est donc judicieux pour accélérer l’arrivée des revenus et profiter des conseils d’un mentor.
2. Combien voulez-vous gagner par année? Élaborer un plan d’affaires avec une planification financière définira vos objectifs. Et pourquoi ne pas préparer un budget inversé, comme le conseille Benoit Turgeon, agr., du Centre
multi-conseils agricoles?
3. Avoir le minimum de bâtiments. Selon le Guide de la production vache-veau, du Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec (CRAAQ), « l’amélioration des performances animales d’un troupeau vache-veau commercial justifie rarement, à elle seule, la construction d’une bâtisse neuve ». L’enclos d’hivernement est une solution peu coûteuse pour garder des animaux dehors durant l’hiver.
« Pour garder les vaches à l’extérieur, les installations doivent être réglementaires et adaptées aux intempéries ainsi qu’à la neige, à la pluie, et au vent. […] Un enclos d’hiver ne s’improvise pas. Des formations sont données pour les conseillers et les producteurs », explique Henri Guimont, agr., membre du Groupe Bovi-Expert.
4. Utiliser les pâturages au maximum. L’alimentation est la principale dépense en production bovine. Aussi, le pâturage intensif offre une alimentation de qualité, à moindre coût, et diminue le temps de la gestion.
5. Il faut des équipements de travail simples et fonctionnels, comme une cage de contention et un corral. Ils permettent des manipulations sécuritaires et efficaces de vos animaux. « Avoir su les avantages [d’un corral], ça fait quelques années que j’en aurais eu un. Quand on est rendu à 90-100 vaches, je pense que cela devrait être une priorité », témoigne, dans une vidéo explicative du CRAAQ, Gino Pelletier, de la ferme Les Bovins P.C.
6. L’utilisation d’une stratégie de croisement avec des races de génétique supérieure produira des veaux performants grâce à la vigueur hybride. On vise un veau pesant 45 % du poids de la mère au sevrage. Un exemple populaire de croisement au Québec est le triple terminal avec une F1 Angus/Simmental x Charolais.
7. Il faut dépister rapidement les vaches non gestantes avec un test de gestation et les réformer. Avant la saison de reproduction, évaluer la fertilité du taureau vous évitera bien des surprises.
8. En production vache-veau, le veau est la seule source de revenus. Pour minimiser le taux de mortalité, suivez un programme de vaccination et assurez-vous de la propreté des lieux et de la prise du colostrum. Un vétérinaire peut vous aider grâce au Programme intégré de santé animale du Québec du ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Pêcheries du Québec.
9. Enfin, effectuer la mise en marché de votre viande directement à la ferme permet de contrôler le prix de vente.
L’agriculture est un secteur qui continue d’intéresser les jeunes du Québec. Être bien renseigné et accompagné par des experts et des conseillers assurera la réalisation de beaux projets de production.
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Catherine Dionne, B.SC. A., Agronomie.
Professeure à l’ITAQ, campus de La Pocatière