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VICTORIAVILLE — La hausse constante du salaire minimum continue de donner des maux de tête aux producteurs de fraises et de framboises pour qui la main-d’œuvre représente environ la moitié des coûts de production.
« Malgré de bonnes récoltes et des ventes stables, plus personne ne fait d’argent avec ces petits fruits présentement. Ceux qui s’en sortent bien sont ceux qui cultivent autre chose à côté », explique le président de l’Association des producteurs de fraises et framboises du Québec (APFFQ), David Lemire. L’agriculteur de Trois-Rivières affirme que 40 de ses collègues ont abandonné cette culture au cours des deux dernières années et que le coût de la main-d’œuvre explique en partie le phénomène. De 2003 à 2017, le salaire minimum a augmenté de 54,1 %, comparativement à l’inflation qui n’a grimpé que de 24,8 % sur la même période. Pour payer un travailleur étranger actuellement, M. Lemire calcule qu’il en coûte environ 15,70 $ l’heure si l’on considère les autres frais, dont le logement.
Des démarches longues à porter fruit
D’avril à novembre 2019, un groupe de travail formé de représentants du ministère de l’Agriculture, de La Financière agricole du Québec et d’Agriculture et Agroalimentaire Canada s’est réuni à quatre reprises pour trouver des pistes de solutions à court terme au problème. Plusieurs rencontres ministérielles ont par ailleurs été réalisées dans les secteurs de l’agriculture, du travail, de la santé, de l’économie et de l’immigration, mais les efforts déployés n’ont mené à aucun résultat jusqu’ici.
« Je vous mentirais si je vous disais que je suis content d’où on en est avec la question du salaire minimum », a déclaré le ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, lors de l’assemblée générale annuelle de l’APFFQ à Victoriaville le 12 février. « Sachez que nous sommes investis pour vous aider, la volonté est là », a-t-il insisté.
Observateurs au CA
Comme l’Association des producteurs de fraises et framboises du Québec doit refuser des membres à son conseil d’administration (CA) chaque année puisqu’elle reçoit trop de candidatures, quatre nouveaux postes ont été créés pour 2020, soit ceux de producteurs observateurs. Ces membres pourront assister aux réunions du CA et donner leur point de vue, mais n’auront pas la possibilité de voter. Les observateurs seront sélectionnés parmi les candidats substituts élus lors de la dernière assemblée générale annuelle.
Investissements dans la recherche En 2020, une somme de 80 000 $, soit 22 % des cotisations des membres de l’Association des producteurs de fraises et framboises du Québec, ira dans la recherche visant à trouver des solutions pour réduire l’utilisation de pesticides, mais aussi à développer de nouvelles variétés de fraises et de framboises mieux adaptées au climat québécois. La province, en diversifiant ses méthodes, pourrait profiter des difficultés rencontrées en Californie – terres agricoles coûteuses, manque d’eau – pour exporter ses petits fruits aux États-Unis, rappelle le président David Lemire. Un nouveau logiciel de gestion d’aide à la ferme, uFields, est par ailleurs à la disposition des producteurs au coût de 1 500 $ par année, pour leur permettre de mieux comprendre quelles productions et méthodes sont rentables et lesquelles le sont moins en champ. Selon les calculs de M. Lemire, cette technologie, plus précise et perfectionnée que la précédente, permettra aux agriculteurs d’aller chercher au moins 5 % d’économies en coûts de production annuellement. |