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Une agronome de formation qui a entrepris un retour aux études en médecine vétérinaire dénonce des critères d’admission trop stricts qui l’empêchent d’étudier à la Faculté de médecine vétérinaire (FMV) de l’Université de Montréal.
Rachèle Tremblay a travaillé comme agronome consultante en nutrition animale pendant une dizaine d’années avant de décider de réaliser son rêve de devenir vétérinaire pour les grands animaux. Or, son projet a pris une tournure décevante après plusieurs refus de sa candidature à l’Université de Montréal.
Elle s’est donc tournée vers la Ross University School of Veterinary Medicine, un institut privé des Caraïbes, dont la formation est accréditée au Canada. Après trois sessions passées là-bas, des frais de scolarité élevés et une moyenne générale de 98 % obtenue dans ses cours, l’étudiante a soumis une fois de plus sa candidature à la FMV de l’Université de Montréal dans l’espoir d’y terminer sa formation. Mais son dossier a été rejeté pour une cinquième fois. Selon elle, la situation s’explique par ses notes obtenues il y a dix ans dans le cadre de son baccalauréat en agronomie, qui entraîne à la baisse sa moyenne globale. « À quand une révision des méthodes de sélection qui permettront de choisir les candidats non pas seulement en fonction d’une cote théorique, mais en fonction de leur expérience, de leurs connaissances du milieu vétérinaire, de leur orientation professionnelle et de leur motivation? » se questionne-t-elle dans une lettre ouverte envoyée à plusieurs médias. En entrevue avec
La Terre, Mme Tremblay a dit souhaiter que son cri du cœur amène une réflexion sur des critères d’admission qui laissent de côté de bons candidats motivés, alors que le secteur est pourtant confronté à une importante pénurie de vétérinaires.
Beaucoup d’appelés, peu d’élus
Marie Archambault, vice-doyenne aux affaires académiques et étudiantes à la FMV de l’Université de Montréal, rappelle qu’entre 1 000 et 1 200 demandes d’admission sont reçues chaque année à la FMV, alors que seulement 96 étudiants peuvent être admis. « C’est un programme très contingenté et on reçoit un nombre faramineux de demandes. Parmi elles, on a 500 excellents dossiers, et 200 qu’on peut qualifier d’exceptionnels. Or, même parmi ces candidatures exceptionnelles, on ne peut pas prendre tout le monde. Ce n’est donc pas nouveau pour nous de voir de très bons candidats déçus de ne pas être acceptés. »
Malgré tout, Mme Archambault signale qu’un comité d’admission réfléchit de manière continue à la façon dont il est possible d’améliorer les critères d’admission. « C’est un sujet pris très au sérieux, parce que l’admission doit être faite de manière juste et équitable », précise-t-elle. Par ailleurs, elle souligne que la moyenne pondérée des notes obtenues par un étudiant dans son parcours scolaire n’est pas le seul élément évalué dans les admissions, qui tiennent aussi compte d’un test d’aptitudes. Dans deux des quatre catégories d’admission du programme, une entrevue avec le candidat est également réalisée.
« Mais ce n’est pas le cas dans la catégorie destinée aux étudiants qui veulent poursuivre en cours de route leurs études chez nous, comme pour l’étudiante qui a écrit la lettre, mentionne la vice-doyenne. Est-ce qu’on pourrait ajouter une entrevue dans cette catégorie? Ce sont des choses auxquelles on peut réfléchir », ajoute-t-elle.
De son côté, le président de l’Ordre des vétérinaires du Québec, Gaston Rioux, rappelle que l’Ordre ne peut pas intervenir dans le processus d’admission de la Faculté de médecine vétérinaire. Il signale par ailleurs que dès septembre 2024, 24 étudiants supplémentaires pourront être admis au nouveau pavillon de Rimouski de l’Université de Montréal. Une portion de ces nouvelles admissions sera réservée aux étudiants qui souhaitent se spécialiser auprès des grands animaux.