Vétérinaires 30 décembre 2023

Pénurie de vétérinaires : les stages incitatifs semblent porter leurs fruits

En avril 2017, la Faculté de médecine vétérinaire (FMV) de ­l’Université de Montréal a tiré la sonnette d’alarme en annonçant une pénurie de vétérinaires au Québec, notamment dans le secteur des grands animaux. Depuis, de nombreux articles abordant les différents enjeux de cette pénurie ont été publiés, que ce soit par rapport à l’accès difficile aux services dans ­certaines régions du Québec ou concernant la détresse psychologique chez les vétérinaires. 

Selon Jean-Yves Perreault, président de l’Association des médecins vétérinaires praticiens du Québec (AMVPQ), les mesures et les programmes mis en place depuis 2017 pour amoindrir ce problème porteront leurs fruits à long terme, mais il anticipe néanmoins un peu de positif dès la prochaine année. 

Il donne en exemple les stages incitatifs en médecine vétérinaire dans le domaine bioalimentaire, soutenus financièrement par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, qui semblent avoir incité davantage d’étudiants à se ­diriger vers la pratique pour les grands animaux.

Les petites années, on a entre 6 et 8 étudiants sur les 96 inscrits à la FMV qui choisissent le secteur des grands animaux. Les bonnes années, on en a 10-12. Là, dans la classe qui sera en cinquième année de formation l’année prochaine, on en a 22 qui ont choisi de se spécialiser pour les grands animaux, donc c’est très positif!

Jean-Yves Perreault, président de l’Association des médecins vétérinaires praticiens du Québec

À cela s’ajoutera, en 2024, une première cohorte de 24 étudiants supplémentaires qui commenceront leur formation au nouveau pavillon de médecine vétérinaire de l’Université du Québec à Rimouski. Douze de ces étudiants ont été recrutés pour leur intérêt envers les grands animaux, spécifie M. Perreault. Ce qui lui fait dire que dans les prochaines années, plusieurs nouveaux vétérinaires fraîchement formés viendront bonifier l’offre de services destinés aux ­propriétaires d’animaux de ferme, y compris dans les régions plus éloignées, où la pénurie frappe plus fort.

Soutien des membres

En ce qui a trait à la santé psychologique des vétérinaires, M. Perreault affirme que l’enjeu les préoccupe toujours. « Mais dans le dernier sondage, précise-t-il, les vétérinaires qui s’occupent des grands animaux semblaient moins fragiles que du côté des petits animaux, où il y a un aspect économique peut-être plus difficile à gérer. » 

Néanmoins, l’AMVPQ, avec entre autres l’appui de l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec, a mis en place des programmes pour soutenir ses membres et promouvoir le mieux-être personnel et professionnel.


De nouveaux outils technologiques pour alléger le travail

L’année 2024 marquera également le coup d’envoi de nouveaux outils ­technologiques ayant le potentiel d’optimiser le travail des vétérinaires sur le terrain. Entre autres, une application mobile sera lancée ce printemps pour uniformiser et faciliter les services de télémédecine vétérinaire à ­travers le Québec.

Suivi de l'édition du 19 avril 2017