Le système de séchage du foin en grange qui fait le bonheur de Nicolas Laliberté n’est pas exportable sur toutes les entreprises laitières du Québec. Il correspondait cependant à ses besoins au moment précis de son évolution et aux préférences des propriétaires pour le foin sec en vrac comme base de la ration des vaches.

Avant la transition, les petites balles de foin étaient utilisées sur la ferme. « Je n’avais pas de silo, ni l’équipement qui va avec. M’équiper pour faire de l’ensilage aurait été très coûteux. La transition vers le séchage du foin en grange demeurait plus économique que les autres approches conventionnelles. Pour moi, la course vers des fermes de plus en plus grosses, c’était non », dit le producteur de lait.

Ce dernier croit d’ailleurs que le Québec devrait s’inspirer davantage de ce qui est fait en Europe en agriculture plutôt que des grandes entreprises de l’Ouest ou des États-Unis. Ceux qui croient en la ferme familiale de taille moyenne y trouveraient de beaux exemples de fermes où l’on a réduit les coûts d’énergie et où l’on a obtenu de bons résultats avec moins de machinerie.

Le problème de la main-d’œuvre, particulièrement difficile à recruter, a également été pris en considération par les propriétaires de la Ferme Appalaches au moment de décider d’abandonner leurs petites balles. « Avec seulement deux personnes, mon fils qui opère la griffe et moi aux champs sur l’autochargeuse, nous pouvons entrer sans efforts un volume de foin en vrac qui équivaut à 400 petites balles de foin à l’heure », dit-il.
Nicolas était également préoccupé par sa relève, qu’il ne voulait pas endetter au moment du transfert. Le couple a cinq enfants, quatre filles et un garçon, qui aiment l’agriculture et se sont intéressés au projet. « C’est facile d’impliquer les enfants dans la ferme quand on fait des innovations », a-t-il constaté.

Un autre avantage du projet qui les a incités, son épouse et lui, à se lancer dans l’aventure.