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Fabricant de bébelles depuis toujours, Yvon Doyon met son expertise de patenteux au profit de la ferme familiale. Il est maintenant épaulé par son fils et ses deux neveux, tous aussi passionnés par les patentes.
En plein cœur du petit village de Saint-Guillaume, tout juste derrière la rue principale, Yvon Doyon attend l’arrivée de la belle saison avec impatience. En cette fin du mois d’avril, le propriétaire de la ferme éponyme profite des derniers jours frais pour peaufiner les réglages de sa machinerie dans son vaste atelier. À quelques pas de là, dans un autre garage qui appartient à la famille, son fils Tony fait de même. Pour les Doyon, la relève en patenteux est assurée.
« À pareille date l’an dernier, ça faisait une semaine qu’on avait semé. Cette année, tout est retardé », déplore le producteur en pénétrant dans le garage, où son fils ajuste le semoir. En attendant l’arrivée de la période des semis, Yvon et Tony Doyon œuvrent dans leur atelier, où ils se sont toujours sentis à l’aise.
« Quand j’étais tout jeune, je me fabriquais des go kart, se remémore Yvon Doyon en riant timidement. Toutes les choses que je ne pouvais pas m’acheter, je les faisais. » L’homme de 53 ans a transposé cette passion dans son métier pour fabriquer des machines qui sont utiles à la ferme. « Faire nos propres machines, ça nous permet d’économiser de l’argent et de disposer d’outils qui sont ajustés à nos besoins », soutient le patenteux.
Tony Doyon a suivi les traces de son père. Très jeune, il s’est initié à la soudure et à la fabrication de patentes. « Il aurait pu s’acheter ses bébelles, mais il préférait de loin les fabriquer, relate son père Yvon, avec de la fierté dans la voix. Dès qu’il a eu l’âge de s’intéresser à la ferme, il m’a aidé à fabriquer les patentes. »
Deux fermes, même machinerie
Yvon Doyon est propriétaire de l’entreprise qui porte son nom depuis 1982. À l’époque, il avait acheté une ferme qui était sur le bord de faillite. « Quand on a commencé ici, il y avait deux porcheries, indique le producteur. Je me suis donc lancé en production porcine. »
Le patenteux est tout de même resté impliqué dans les activités de la ferme fondée par son père Germain en 1958. Les frères d’Yvon, Mario et Luc, sont devenus copropriétaires de la ferme G. Doyon et fils avec leur père aux débuts des années 90. Puis, en 1995, Germain Doyon a décidé de vendre ses parts à son autre fils, Yvon. La ferme a alors cessé la production laitière pour se consacrer exclusivement aux grandes cultures. Elle cultive aujourd’hui plus de 1 000 hectares en maïs, soya et haricots verts.
La ferme Yvon Doyon et associés a également concentré ses efforts sur les grandes cultures. « J’ai bâti une grosse porcherie de 1 100 places en 1998, mais j’ai décidé de louer la bâtisse, mentionne le propriétaire. Je voulais en avoir moins sur les épaules. » L’entreprise cultive aujourd’hui, elle aussi, du maïs, du soya, des pois de conserve et des haricots verts.
Bien qu’elles constituent deux entités différentes, les deux fermes se partagent la même machinerie. « Les patentes qu’on fabrique servent aux champs des deux entreprises », confirme Yvon Doyon. Pour la famille Doyon, l’avenir des patentes semble assuré. En plus de Tony, les fils de Mario et Luc Doyon, la relève familiale, sont également d’excellents patenteux.