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Après plusieurs années d’efforts, l’entreprise britannique Roboveg est parvenue à commercialiser son premier robot récolteur à brocolis. « Le plus important producteur de brocolis d’Angleterre l’a utilisé pendant trois mois sans la présence d’un ingénieur en robotique, ce qui était d’une importance capitale pour prouver la viabilité de notre solution », explique en entrevue l’un des fondateurs de l’entreprise, Mike Phillips.
Roboveg a livré en fin de saison un premier modèle à trois bras robotisés (RV3) en Écosse, et le fabricant est en pourparlers avec une ferme anglaise pour doter son équipement de huit robots. Chaque bras possède une capacité de 1200 têtes à l’heure et peut fonctionner de nuit grâce à un système d’éclairage intégré. L’appareil est également capable d’effectuer de la prise de données au champ pour estimer le rendement ou la disponibilité future en les combinant avec les prédictions météorologiques.
Ce spécialiste en vision industrielle admet que la jeune entreprise a dû surmonter plusieurs obstacles avant d’en arriver à ce résultat. « Le traitement d’images a été un défi important. En raison des différentes variétés de brocolis, il a fallu développer une formule générique pour reconnaître les têtes. Cela fonctionne assez bien, mais il y a place à l’amélioration », commente Mike Phillips.
Le défi du traitement des images
À l’heure actuelle, Roboveg travaille avec l’apprentissage profond – deep learning en anglais – pour constamment raffiner le traitement des images, puisque la présence de boue sur le plant ou de gouttes de pluie sur les caméras peut fausser la lecture. « Pour l’instant, le robot ne récolte que ce qu’il voit. Dans un proche avenir, nous aimerions tester d’autres technologies d’imagerie pour arriver à détecter les légumes même s’ils sont cachés par les feuilles, ce qui nous permettrait de récolter des choux-fleurs par exemple, poursuit-il. Soit on adapte le robot aux légumes, soit les semenciers développent des variétés mieux adaptées à l’automatisation. »
Un autre défi de taille a été de choisir la bonne technologie de coupe, étant donné qu’il s’agit d’une opération répétitive, sujette à des problèmes techniques. « Nous avons évalué différentes options pour retenir l’utilisation de lames. Et pour éviter d’abîmer les brocolis, nous avons privilégié un tube qui descend jusqu’à la base des tiges. Après quoi, la lame située au fond du tube coupe le brocoli, qui peut être cueilli par le robot », décrit Mike Phillips.
Après avoir fait diverses démonstrations en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Espagne, le fabricant constate que de nombreux producteurs sont encore réticents à recourir à ce genre de technologies. « Je comprends leur crainte, mais en même temps, si l’être humain n’avait jamais innové, nous vivrions encore dans des cavernes. »