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La grange à quatre versants de style Mansart qui abrite Le Moule à Sucre fut construite en 1954 par la famille Fortin. Le premier étage fut d’abord exploité comme étable pour loger les animaux de ferme, tandis que le deuxième fut utilisé comme fenil pour stocker le foin.
Une trentaine d’années plus tard, la famille Camirand la transforma pour y ouvrir le Musée des Retrouvailles. Avec son authentique avion Super Constellation (1953) long de 35 mètres à visiter, le Musée attira les touristes des quatre coins du Québec. Au décès du patriarche Camirand, la grange ferma ses portes jusqu’à son acquisition par M. Caron qui la reconvertit en marché aux puces avant de la vendre à Nathalie et Roberto.
Construite en 1954 par la famille Fortin, la grange fait alors office de brocante. Moins de six mois plus tard, le couple en devient propriétaire et quitte sa demeure de la rue Saint-Denis. « Il fallait le faire, partir de Montréal sur un coup de tête! », admet la grande voyageuse.
Pour l’amour des belles choses
Que d’allers-retours entre Saint-Jean-Port-Joli et Montréal les deux amoureux ont dû faire pour bâtir leur rêve! « Au début, il n’y avait pas de chauffage, pas d’électricité et pas d’eau », se souvient Nathalie. Qu’à cela ne tienne, Roberto et elle se lancent dans le ménage, en plein mois de février!
Dès l’été 2002, ils inaugurent leur boutique d’antiquités, baptisée Le Moule à Sucre, qui occupe tout le fenil. Mais pourquoi Le Moule à Sucre? « C’est un objet très collectionné, une antiquité. Il y a aussi un lien avec le terroir et la confiserie. Et ç’a été l’un des premiers objets que Roberto et moi avons achetés conjointement », confie Nathalie.
Deux ans plus tard, le couple convertit l’ancienne étable en magasin général. « En bas, nous étions vraiment sur le plancher des vaches, dans tous les sens du mot », décrit l’entrepreneure. Difficile d’y croire aujourd’hui en visitant la réplique fidèle d’un magasin général des années 1900, qui comprend plus de 150 produits du terroir québécois, des confiseries, des thés, des savons… Sans oublier la vue sur le fleuve, tout à fait gratuite! L’endroit a cependant conservé ses vieilles poutres, témoins d’un fier passé, précisent les propriétaires.
En 2005, le couple aménage le deuxième étage, qui servait autrefois à entreposer le foin, en vitrine pour les métiers d’art, tels que des bijoux, des produits de soins corporels, de la poterie, des vêtements et autres textiles. Puis en 2007, il inaugure Mains du monde, une nouvelle boutique remplie d’objets décoratifs fabriqués à la main et ramenés d’un voyage à Bali. « Nous avons essayé de faire quelque chose de très différent, de marier le moderne et l’ancien », explique Nathalie. Depuis, chaque hiver, Roberto et elle partent à l’aventure afin de dénicher d’autres trésors pour leur Moule à Sucre. Que ce soit un pashmina de la Thaïlande, un bouddha en pierre taillée de Bali ou une bague en bois d’Indonésie, tous les produits sont issus du commerce équitable.
Le Moule à Sucre accueille près de 40 000 visiteurs par saison, soit de la fête des Mères à l’Action de grâce. Pour la période des fêtes (du 3 au 24 décembre), la boutique ouvre ses portes tous les jours de 9 h à 17 h, sauf le jeudi et vendredi où elle ferme à 20 h.
Patrimoine à préserver
L’histoire d’amour des Niemeyer-Di Giulio avec la campagne port-jolienne dure toujours, plus de dix ans après leur arrivée. « Après tout ce temps, ce n’est plus un coup de tête! », assure Nathalie. Et les gens du coin, qui étaient sceptiques quant à leurs chances de succès, ont finalement adopté « les deux sautés qui habitent la grange ».
Le changement n’a pas dénaturé la vocation originale de la grange. Bien au contraire. « Pour les gens qui nous visitent, ça crée un lien avec l’agriculture », affirme la femme d’affaires, qui se désole de voir tant de granges s’écrouler dans la campagne québécoise. « On donne beaucoup de visibilité aux produits du terroir. C’est notre mission », soutient celle qui fut également présidente du CLD local. D’ailleurs, les produits locaux ont préséance sur ceux de l’extérieur.
L’aventure de Nathalie et Roberto leur a en outre permis de tisser des liens avec plusieurs artisans à qui ils offrent une vitrine, dont Sabrina la joaillière et Josée l’éleveuse de canards.
Le Moule à Sucre offre même des ateliers culinaires. Avec la collaboration de leurs producteurs-fournisseurs, Roberto et Nathalie invitent les gens à concocter deux ou trois plats. Après l’effort, tout le monde s’installe dans la cuisine d’antan, annexée au magasin général, pour déguster les créations.
Du pain sur la planche
Pour la belle saison 2013, les deux artisans travaillent à aménager, sur un hectare, un jardin biologique de plantes médicinales. Ils veulent en faire l’endroit idéal pour en apprendre davantage sur l’herboristerie, les rituels et l’utilisation des plantes par les Premières Nations. Puisque la récupération se trouve au centre de la démarche, les matériaux pour la restauration d’une vieille maison et la pierre des champs voisins seront mis en vedette.
À travers tous ces projets, la famille s’est agrandie avec l’arrivée d’Aurélie et de Ludovic, puis de la petite dernière, Capucine, en 2011. Le Moule à Sucre accueille près de 40 000 visiteurs par saison, soit de la Fête des Mères à l’Action de grâce. Pour la période des fêtes (du 3 au 24 décembre), la boutique ouvre ses portes tous les jours de 9 h à 17 h, sauf les jeudi et vendredi où elle ferme ses portes à 20 h.
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