Actualités 30 septembre 2014

Une érablière à soi (1ère partie)

erabliere (1)

Vous possédez un petit boisé et vous rêvez depuis toujours d’y planifier quelque chose de plus que de la randonnée à pied ou en raquettes. Si vous savez que s’y trouvent des érables à sucre, pourquoi ne pas transformer leur sève en sirop? La question se pose sûrement pour des centaines sinon des milliers de propriétaires qui ont déniché un petit coin bien à eux. Avant d’aller de l’avant avec un tel projet, il convient de se poser certaines questions.

D’abord, mieux vaut le dire tout de suite, il vous en coûtera plus cher pour aménager et faire fonctionner une petite érablière de 100 entailles, et moins qu’une grosse installation où il est plus facile d’amortir les coûts. Sachant très bien que la plupart des acériculteurs amateurs ne se lancent pas dans cette aventure avec un objectif de rentabilité, voyons tout de même comment procéder pour y investir de façon raisonnable, et découvrir une belle façon de s’amuser tout en prenant l’air.

Un lieu de fête et de rassemblement

À l’image de nos ancêtres qui se rencontraient au magasin général, les petites cabanes à sucre sont peut-être en train de devenir de nouveaux lieux de rassemblement pour les familles et les amis. C’est le cas chez Jean-Claude Tessier, de Lac-au-Sable en Mauricie. Chaque printemps, il entaille ses 40 érables derrière sa maison. « C’est assez pour moi, affirme-t-il, je ne veux pas en faire plus ». C’est surtout une belle occasion pour lui de maintenir de bonnes relations avec ses voisins par le biais d’une petite fête à la tire d’érable, accompagnée d’un bon verre. Pour cet agronome retraité, le temps des sucres fait partie des gènes, puisqu’il y a toujours eu une érablière sur la ferme paternelle. Il a donc appris tout jeune comment confectionner du sirop.

Son installation est très simple, presque à l’indienne. Il a acheté des équipements usagés à sa Coop, tels que chaudières et chalumeaux. Un poêle à bois dans son garage et une panne en acier inoxydable lui suffisent pour bouillir son eau d’érable. Il en fait un réduit qu’il garde au frigo avant de peaufiner le tout en sirop ou en tire. « Le côté social est important pour moi; c’est aussi une belle façon de fêter le retour du printemps et de renouer avec ma jeunesse », conclut-il.

Depuis son adolescence dans la région de Duchesnay, Steve Côté s’intéresse aux érables. Sur le terrain de ses parents, il y entaillait pour s’amuser une vingtaine d’érables avec des contenants de crème glacée. Plus tard, sur un terrain boisé de Morin-Heights dans les Laurentides qu’il possède en copropriété avec son frère aîné, il a mis en place des installations minimales pour bouillir son eau, avant d’en arriver aujourd’hui à une cabane à sucre plus élaborée, qu’il a construite avec du matériel usagé. Avec ses 225 érables, cela valait la peine de s’équiper d’un petit évaporateur au bois, même s’il peut compter sur la main-d’œuvre familiale et les amis. Pour la collecte de l’eau, il procède par gravité, avec une tubulure qui se rend jusqu’au réservoir de la cabane. Il en retire quelque 25 gallons de sirop par année.

Pour ce Montréalais impliqué dans la recherche agricole, il s’agit d’un pôle d’attraction pour ses proches. Comme il a attrapé la piqûre tout petit, il partage aujourd’hui ce plaisir avec ses ados et les membres de sa famille élargie.

À suivre : Mercredi, vous pourrez retrouver sur notre site la suite de ce reportage avec quelques judicieux conseils pour vous guider dans le démarrage de votre érablière artisanale.