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La dinde est toujours un mets de choix pour les grands rassemblements du temps des fêtes, et plus particulièrement de Noël. Yves Saint-Vincent, des Fermes Saint-Vincent, à Saint-Cuthbert, ne tarit pas d’éloges à l’égard de la qualité de cet oiseau, notamment de sa chair goûteuse.
« La dinde est originaire du Canada et des États-Unis, rappelle-t-il. Puis, les Espagnols l’introduisent au Mexique et la ramènent avec eux en Europe. »
Les Espagnols la baptisent « poule d’Inde », car ils croient l’avoir découverte en Inde. La dinde, dont la démarche et l’aspect physique sont qualifiés de princiers, sera servie à Noël au roi Charles VII, au XVe siècle; on l’appelle alors oiseau des rois.
Dinde sauvage d’Amérique
Cette année, la famille Saint-Vincent élève ses premières dindes sauvages d’Amérique. Déjà, elle a 4000 dindes blanches (hybrides) et d’autres élevages comme la caille et la pintade, le tout sous régie biologique.
Yves Saint-Vincent fait ses débuts en agriculture en 1958; il sera un éleveur reconnu de Charolais pur sang. Puis, il prend le virage biologique il y a une vingtaine d’années. Aujourd’hui, il mentionne faire de l’agriculture biologique par conviction.
Les 350 dindes sauvages auront été traitées aux petits oignons pendant 35 semaines pour atteindre un poids carcasse de 5-6 kg, tandis que les dindes hybrides auront eu besoin de 20 semaines pour un poids équivalent. Sous régie biologique, les volatiles vont à l’extérieur. Les dindes hybrides circulent librement entre leur enclos (48 m x 17 m) et un grand parc (90 m x 73 m). En revanche, les dindes sauvages peuvent voler; il a donc fallu leur aménager une volière (60 m x 55 m). Puisque c’est aussi dans la nature de ces dindes de se percher, deux perchoirs se dressent au milieu de l’abri (15 m x 13 m).
« L’an prochain, nous installerons davantage de perchoirs. L’été dernier, je venais m’asseoir avec ma petite chaise pliante pour observer leur comportement. C’est vraiment dans leur nature de se percher », raconte Yves Saint-Vincent.
En plus des perchoirs supplémentaires, les dindes auront droit à une plus grande volière, car le producteur entend en doubler la superficie.
Tous les animaux élevés aux Fermes Saint-Vincent reçoivent des grains et des fourrages certifiés biologiques. Les dindes sauvages s’alimentent de grains et de deux fois plus de fourrages que les dindes hybrides. Sous régie bio, les ergots et les becs ne sont pas taillés, contrairement aux élevages conventionnels.
Viande bio en forte demande
« La dinde sauvage apporte une touche d’exotisme. Le consommateur en demande », souligne Yves Saint-Vincent.
De façon générale, la demande pour la viande bio est en forte croissance. Les Fermes Saint-Vincent exploitent deux boucheries : une première au marché Atwater depuis 18 ans et une deuxième au marché Jean-Talon depuis 10 ans. « Et on ne suffit pas à la demande. On est à la recherche d’éleveurs certifiés biologiques pour nous approvisionner. Nos ventes dépassent 3 M$ par année », indique Yves Saint-Vincent.
En plus des boucheries, la clientèle peut s’approvisionner directement à la ferme.
Les Fermes Saint-Vincent, c’est aussi une belle histoire de famille. Yves Saint-Vincent est appuyé par son épouse Diane et deux de ses enfants, Marie-Philippe et Paul, en plus de Fabienne Plain, une complice de longue date.