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Derrière la création des produits alimentaires, il y a souvent des histoires d’affinités, de hasard ou d’occasions d’affaires. C’est particulièrement le cas pour certains produits nés de la collaboration entre plusieurs artisans.
Un fromage au whisky
Une histoire d’amitié a d’abord motivé Madeleine Dufour, de la fromagerie Famille Migneron, à Baie-Saint-Paul, dans Charlevoix, et Denis Guindon, de la Distillerie Côte des Saints, à Mirabel, dans les Laurentides, à vouloir unir leurs savoir-faire.
« La distillerie allait sortir ses premiers whiskys et ils voulaient marquer le coup. On s’est dit que de fabriquer un fromage au whisky serait original », raconte Mme Dufour.
Il a fallu 18 mois de recherche pour en arriver à un résultat satisfaisant.
« On frotte des fromages avec du vin ou de la bière depuis la nuit des temps, mais avec un spiritueux à 40 degrés d’alcool, ce n’est pas pareil. Comment ne pas tuer toute la flore et réussir à avoir une belle croûte? » explique-t-elle.
En juin, un premier lot de fromages Côte des Saints est sorti, après six mois d’affinage. La fromagère a l’intention de reconduire l’expérience.
« Ça nous a motivés à explorer cette avenue-là, d’allier fromage et spiritueux. On travaille déjà à élaborer d’autres produits », dit Madeleine Dufour.
De la sauce à la bière aux camerises
C’est après que Jean-Philippe Ouellet, propriétaire du pub Le Riviera, à Chute-aux-Outardes, sur la Côte-Nord, ait remporté un concours de BBQ, en 2021, avec une sauce qu’il avait cuisinée que l’idée d’une collaboration a germé entre trois entreprises de cette région.
« La sauce Compétition contient de la bière Baie-Cachée de la Microbrasserie Saint-Pancrace, de Baie-Comeau, laquelle est faite à partir des camerises de notre ferme », explique Julie Bérubé, de la Ferme Manicouagan, de Pointe-Lebel.
La Ferme Manicouagan produit désormais la sauce Compétition dans ses cuisines, à partir de la recette du Riviera en utilisant la bière de Saint-Pancrace. « On a aussi créé un dérivé, le glaze Compétition, un peu plus épais et goûteux. Pour les deux produits, on a choisi de faire une étiquette rose, qui rappelle celle de la Baie-Cachée. On est trois à promouvoir ces produits. Ça fonctionne super bien », poursuit Mme Bérubé.
Les grains de L’Isle-aux-Coudres distillés
La distillerie Menaud, de Clermont, dans Charlevoix, s’approvisionne principalement auprès de fournisseurs de sa région, autant pour les petits fruits que les aromates qui parfument ses bières et spiritueux.
Un partenariat unique est toutefois né avec la Ferme Harvey, de L’Isle-aux-Coudres.
« Tout notre alcool neutre est fait de leur blé et de leur seigle, et on utilise leur orge pour notre whisky. En tout, on doit utiliser entre 25 000 à 50 000 kg de leurs grains », explique Antoine Delorme, distillateur chez Menaud.
Le terroir et le microclimat de L’Isle-aux-Coudres, bercée par le vent salin du fleuve Saint-Laurent, donnent au grain des caractéristiques qui s’expriment dans leurs alcools, croit-il.
« Outre les avantages économiques et écologiques de s’approvisionner localement, c’est la convivialité qui est à la base du projet. Félix et Martin Harvey sont des amis et des partenaires de Menaud, tout comme une grande partie de nos fournisseurs », ajoute M. Delorme.