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La Dominion of Canada rapatriée en Angleterre
« Tout le monde à bord ! » Rapatriement unilatéral vers l’Angleterre! Non, il ne s’agit pas de la constitution, mais bien de la locomotive à vapeur Dominion of Canada. Vendredi dernier, 31 août, les passionnés de train ont eu la chance d’assister à un spectacle unique alors que la vénérable locomotive était extirpée d’un hangar d’Exporail, le Musée ferroviaire canadien de Saint-Constant.
« Tout s’est bien déroulé et la Dominion of Canada est prête pour le grand départ », rapporte Bruno Cordellier, agent de communication au Musée. Celui-ci indique que la vénérable locomotive participera aux commémorations du 75e anniversaire du record mondial de vitesse des locomotives à vapeur en Angleterre l’an prochain.
Les manœuvres ont requis une logistique impressionnante afin de tracter la locomotive hors de son hangar jusqu’à un pont tournant. Elle a été par la suite chargée à bord d’un wagon plat de transport. Les opérations se sont déroulées rondement, à tel point que le wagon servant à l’approvisionnement en eau et en charbon de la locomotive (tender) a également été chargé à son tour durant la même journée, ce qui était initialement prévu le lendemain.
Les célébrations du record de vitesse pour une locomotive à vapeur auront lieu à York l’an prochain. Notre locomotive arrivera d’abord au prestigieux National Railway Museum (www.nrm.org.uk). Par la suite, elle sera restaurée et repeinte de sa couleur d’origine, un bleu royal dit garter dans les ateliers de Shildon, localité berceau des locomotives à vapeur. En 2014, elle reviendra à Exporail de Saint-Constant. En Angleterre, la Dominion of Canada sera l’une des vedettes des célébrations soulignant le record de vitesse de 126 milles/heure (202 km/h) établi le 3 juillet 1938 par la Mallard, une sœur jumelle de notre locomotive.
« On peut dire que ce record tient toujours au Canada », rappelle le conservateur d’Exporail, Jean-Paul Viaud. Celui-ci précise que la locomotive et son wagon d’approvisionnement devraient prendre la direction d’Halifax d’ici la fin de la semaine. Une fois le convoi ferroviaire arrivé à destination en Nouvelle-Écosse, les deux pièces seront hissées à bord d’un navire qui devrait prendre la mer vers l’Angleterre le 17 ou le 23 septembre prochain. Déjà, une autre locomotive, la Dwight D. Eisenhower, attend dans le port d’Halifax en provenance du Musée national de Green Bay au Wisconsin.
Origines
Dessinée par Nigel Gresley (1876-1941), ingénieure-chef mécanicienne, la locomotive 4489 Dominion of Canada fait partie de ces premières locomotives à vapeur à présenter un design profilé pour la haute vitesse et à incarner la modernité en Angleterre dans les années 1930. Cinq locomotives de la série A4, assignées au train à grande vitesse assurant la liaison entre Londres et Édimbourg en 1937 (le Coronation), ont été baptisées d’après les noms de pays faisant partie de l’Empire britannique.
D’abord baptisée Woodcock, la locomotive 4489 devient alors la Dominion of Canada et s’identifie facilement avec ses armoiries canadiennes et son sifflet, offert par le Chemin de fer du Canadien Pacifique. Par la suite, l’ajout d’une cloche, don du Canadien Pacifique, permet à la Dominion of Canada de se distinguer encore un peu plus des autres locomotives britanniques. Après la Seconde Guerre mondiale, lors de la nationalisation du réseau ferroviaire britannique, la Dominion of Canada se voit attribuer le numéro 60010 en remplacement du 4489 qu’elle détenait initialement.
Pour plus d’informations : www.exporail.org