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À l’approche de l’étable de la TwinHill Farms à Richmond, en Ontario, rien ne distingue le bâtiment d’un autre. Tout près, la toiture de toile attire l’œil. Une fois à l’intérieur, tout s’illumine, car la lumière naturelle éclaire tout le bâtiment.
Il y a deux ans et demi, John Hill déménageait ses 50 vaches laitières dans une étable froide. « J’ai visité différents types de bâtiments avant de me lancer dans ce projet de construction. Lorsque je suis entré dans une étable avec une toiture de toile, mon choix était fait », lance-t-il. L’ontarienne WeCover offre des toitures en toile de polypropylène qui laissent passer toute la lumière naturelle tout en bloquant les rayons UV.
Dans le nouveau bâtiment, les vaches passaient d’une stabulation entravée à une stabulation libre avec robot de traite. Dans l’aire de repos, aucun matelas, mais plutôt une litière compostée. « Mon objectif était de passer à un élevage sur litière compostée. Avec ce type de toiture, la lumière naturelle aide énormément à assécher la litière et à éviter les problèmes d’humidité », souligne l’éleveur. Les charpentes du bâtiment en acier galvanisé par immersion à chaud ont également convaincu l’éleveur : « Le bâtiment est solide. »
Litière compostée
L’élevage sur litière compostée comporte de nombreux avantages. D’abord, cela permet de réduire le coût de construction, car les déjections sont compostées dans l’aire de repos, et non accumulées dans une structure d’entreposage distincte. Ensuite, on améliore grandement le confort des animaux, car le sol se transforme en un immense tapis moelleux. On diminue également les risques de blessures et les problèmes de boiterie. Enfin, on améliore la qualité de l’air en réduisant l’émission d’ammoniac, car les déjections sont compostées.
« Mon compte de cellules somatiques oscille entre 120 000 et 200 000 depuis le passage à la litière compostée. Deux fois par semaine, j’épands sur la litière une poudre, la SOP®C COW. Elle contient du sulfate de calcium et semble aider à réduire le développement des mammites », mentionne John Hill, qui note aussi une réduction de la présence des mouches. « Est-ce dû au compostage ou à cette poudre? » se demande-t-il.
Sous la litière compostée, un lit de sable d’une épaisseur de 75 cm recouvre le sol bétonné. Ensuite, on épand une fois ou plus par semaine, selon l’humidité au sol, de la paille ou des résidus de maïs. « J’utilise annuellement 300 balles rondes de paille. Récemment, j’ai mis la main sur des balles de résidus de maïs, et cela fonctionne très bien », note le producteur. Le compostage des déjections et de la paille nécessite une bonne aération. C’est pourquoi il passe la herse deux fois par jour. Jusqu’à maintenant, l’aire de repos a été nettoyée une fois après 18 mois d’accumulation. Lorsqu’on creuse à une profondeur de 40 cm, la température s’élève à 50-60 °C.
« La période la plus difficile à gérer est le printemps, où l’humidité est très élevée », précise John Hill. En fait, la gestion de l’humidité est un des facteurs clés de la réussite de la conduite sur litière compostée. Afin de bien la contrôler, il faut apporter de la paille, et surtout bien ventiler le bâtiment. « J’ai trois gros ventilateurs Big Ass Fans et j’ai ajouté quatre autres ventilateurs du côté de l’aire de repos. Il y a aussi de la ventilation naturelle. En plus des sept cheminées, un capteur commande l’ouverture des murs à partir de 28 °C. Mais je crois fermement que la toile, en laissant passer la lumière, aide énormément à assécher la litière », renchérit-il.
Le producteur laisse également ses vaches accéder à un pâturage. À l’extrémité du bâtiment, une grande porte permet la circulation. L’entrée et la sortie de l’étable ne sont pas contrôlées.
Plancher chauffant pour robot
« Puisque nous sommes dans une étable froide, l’hiver il fallait empêcher la formation de glace. Le robot de traite repose alors sur un plancher chauffant. À partir de – 15 °C, un système de chauffage à air chaud est nécessaire. J’ai hésité, lors de la construction, à installer un plancher chauffant à l’avant du robot dans l’air d’attente. Si c’était à refaire, j’en installerais un. Parfois le matin, le plancher est un peu glissant à cet endroit », décrit John Hill. Par ailleurs, dès que le soleil se pointe, la légère couche de glace et de fumier gelé disparaît.
Éclairage naturel
La toile de 12 mm en polypropylène bloque les rayons UV, mais laisse passer toute la lumière naturelle. « En été, j’allume mes luminaires de une à deux heures par jour. En fait, je les utilise très peu, mais je respecte les 16 heures de luminosité nécessaires pour les vaches laitières », confirme l’éleveur. L’ambiance qui règne dans le bâtiment grâce à la lumière naturelle est différente de celle d’un bâtiment éclairé artificiellement; on a l’impression d’être à l’extérieur. Tous en bénéficient, les éleveurs et leurs animaux.