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En 2019, à Saguenay, la congrégation des Sœurs de Notre-Dame du Bon-Conseil a vendu ses quelque 100 hectares de terres et les bâtiments agricoles lui appartenant depuis 1933 à un agriculteur de la région avec l’espoir que ce site agricole serve encore la population. Mais ces terres tout juste situées aux portes de la ville de Saguenay possèdent un énorme potentiel de développement immobilier. L’acheteur, Pierre Girard, avait alors affirmé à La Terre : « Ce n’est pas dans mes plans [de les faire dézoner]. J’ai dit que j’allais maintenir la vocation agricole, et c’est ce que je ferai. »
Cinq ans plus tard, a-t-il tenu promesse? Oui!
Non seulement Pierre Girard cultive ces terres sous régie biologique, mais il loue une partie des anciennes installations des sœurs à la Ville de Saguenay et à ses partenaires, qui y ont installé la Plateforme bioalimentaire boréale solidar. Cette dernière soutient la relève agricole par un incubateur agricole qui compte présentement deux entreprises.
Puis, en mémoire des religieuses qui utilisaient leur propriété, autrefois nommées Les Fermes Solidar, pour aider notamment les jeunes en difficulté, la ferme comprend aujourd’hui des jardins de solidarité, de même qu’une production maraîchère dont les récoltes sont données en majorité à la banque alimentaire Moisson Saguenay–Lac-Saint-Jean.
Cette section de la ferme est entièrement coordonnée par la Plateforme bioalimentaire boréale solidar, explique la coordonnatrice de l’organisme, Nathalie Dubé. « On fournit 50 % des légumes à Moisson Saguenay–Lac-Saint-Jean; l’autre portion est vendue à faible coût. »
Elle dit aussi que l’incubateur pourrait recevoir beaucoup plus d’incubés, mais que le recrutement n’est pas évident. Pour attirer les candidats hésitants, l’organisme offre un concept de micro-incubés, avec la location d’une petite surface de 80 mètres carrés.
L’agriculteur Pierre Girard évalue, quant à lui, la possibilité de louer l’un des anciens bâtiments d’élevage des sœurs à la Plateforme. « Ce serait à des fins éducatives. Pour que les jeunes voient peut-être une production animale, ou au moins qu’ils comprennent que les légumes, ça ne pousse pas à l’épicerie! »