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LAVAL – Grâce à des producteurs comme Louis Forget, plus de 198 hectares (ha) de terres en friche ont été remis en culture à Laval en quatre ans. Ce travail collaboratif sera appelé à se poursuivre en raison des efforts déployés par la Ville par l’entremise du nouveau Plan de développement de la zone agricole (PDZA) 2024-2030 pour augmenter la superficie cultivée sur l’île.
Depuis 2020, le producteur laitier Louis Forget a personnellement remis en culture une dizaine d’hectares dans sa municipalité. Lorsque La Terre l’a croisé au dévoilement du PDZA de Laval, le 8 novembre, le producteur de lait venait de terminer les semis d’engrais verts sur l’une de ces parcelles nouvellement défrichées. Jusqu’à deux années de travail peuvent être nécessaires pour remettre la terre en culture, en fonction du type de sol et des travaux à y effectuer (nivellement, drainage, chaulage, etc.).
À ce jour, la zone agricole de la troisième ville en importance au Québec compte 7 123 hectares, dont 46 % sont cultivés et 19 % sont laissées en friche. Depuis les cinq dernières années, la Ville s’est montrée proactive pour acheter des lots de la zone agricole morcelés en petites superficies dans les années 1950, les remembrer et les remettre en culture. Par exemple, sur le 11e site de remembrement, 21, 80 % des 166 lots ont été rachetés par la Ville dans les dernières années. « Il y avait beaucoup, beaucoup de terrains laissés en friche là-dessus. De la friche basse, de la friche haute, il y avait un peu de tout. Avec la Ville, on a réussi à faire débloquer l’argent et à défricher ça », explique le producteur, qui siège également à la table de développement agroalimentaire de Laval économique.
Redevance
En décembre, une redevance sera imposée aux propriétaires de terres agricoles en friche, dont les fonds amassés serviront à financer la Stratégie de remembrement agricole, en vigueur depuis 2019, a souligné le maire, Stéphane Boyer, en conférence de presse.
Depuis l’annonce, en juillet, de l’arrivée de cette surtaxe, l’administration dit observer des transactions de terrains morcelés chaque semaine. En 2030, la Ville espère avoir remembré 50 ha de terres morcelées, avoir remis en culture 100 hectares de terres en friche et avoir incité des propriétaires privés à en faire de même sur 250 ha.
65 000 $ l’hectare
Si Louis Forget offre bénévolement son temps pour remettre ces terres en culture, c’est parce qu’en contrepartie, la Ville garantit des baux locatifs de cinq ans avec possibilité de renouvellement. « C’est un gros avantage parce qu’avoir des baux locatifs fait en sorte qu’on est capables d’investir [dans la terre] et de te dire que le temps que tu mets dessus n’est pas perdu », dit-il.
À 65 000 $/ha en moyenne, les producteurs ne sont pas en mesure d’acquérir une terre à Laval, mentionne le président du syndicat local de l’Union des producteurs agricoles, Gilles Lacroix. « On peut juste y penser, on peut juste en rêver, mais on n’a pas les moyens », dit le producteur horticole et maraîcher. Selon La Financière agricole du Québec, la moyenne de la valeur des terres
vendues au Québec en 2023 est d’environ 19 000 $. Le prix en vigueur à Laval est de 700 % plus élevé qu’en 2012.