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Une étude commandée par la MRC de La Mitis met en lumière la réalité vécue sur son territoire agricole de plus en plus prisé par des groupes d’investisseurs qui démantèlent les fermes pour n’exploiter que les terres, sans les habiter. Le rapport de l’Institut de recherche en économie contemporaine (IREC) avance cinq propositions.
Il y a 12 ans, une sonnette d’alarme a été tirée relativement à l’entrée d’acteurs non agricoles sur le territoire, alors que les fonds d’investissement et les sociétés de gestion de portefeuille considéraient l’immobilier agricole comme un placement rentable. « Les facteurs qui ont amené ces joueurs sur le territoire n’ont pas relâché », analyse l’un des auteurs de l’étude, François L’Italien.
Le projet de loi 86 vise à limiter l’achat de terres par des non-agriculteurs, ce que salue l’IREC, tout autant que la MRC de La Mitis et la Table régionale des élus municipaux du Bas-Saint-Laurent (TREMBSL). Cependant, le rapport intitulé Le modèle agricole québécois à l’épreuve de l’agriculture de capitaux démontre qu’il n’y a pas que l’accaparement des terres en cause. « On parle d’agriculture de capital », précise M. L’Italien.
Réactions
« Le rapport met des mots sur ce qu’on avait déjà constaté sur le territoire, réagit le préfet de la MRC de La Mitis et président de la TREMBSL, Bruno Paradis. On se retrouve avec une agriculture de capital, où le territoire devient une ressource au même titre qu’une autre. Pour nous, c’est plus qu’une ressource; c’est une façon d’habiter des communautés. »
La MRC de La Mitis et la TREMBSL accueillent donc favorablement les conclusions du rapport de l’IREC. Selon M. Paradis, les cinq propositions sont excellentes : mettre en place un observatoire du foncier agricole, réviser les programmes de soutien à l’agriculture, plafonner l’acquisition de terres agricoles, soutenir la création d’un dispositif régional d’acquisition et de transfert de terres agricoles à la relève ainsi qu’améliorer et structurer l’offre de financement des projets d’établissement.
Aux yeux de l’élu, l’enjeu est de taille pour la relève agricole, qui fait face à une augmentation du prix des terres. « Notre relève est prise à la gorge. On demande un trop gros sacrifice aux gens qui nous nourrissent par passion. Il faut avoir une réflexion en profondeur. Comment garder notre souveraineté alimentaire? Comment veut-on habiter et continuer à développer notre territoire? »
La Fédération de l’Union des producteurs agricoles (UPA) du Bas-Saint-Laurent applaudit le rapport. Selon sa présidente, Nathalie Lemieux, Québec doit en prendre acte et veiller à appliquer les propositions. « Les conséquences de ce type d’agriculture, si on n’intervient pas, seront catastrophiques pour une MRC comme La Mitis », appréhende le président du Syndicat de l’UPA de La Mitis, Yannick Côté.