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La pratique du vélo est en pleine expansion. En mai dernier, le ministre de l’Environnement et des Changements climatiques, Benoît Charrette, a annoncé qu’il comptait doubler les investissements dans le transport actif. La piste cyclable de la Route verte fait d’ailleurs l’objet d’un plan d’expansion du ministère des Transports du Québec, qui vise à faire passer sa longueur totale à 6 200 km, une augmentation de 900 kilomètres. Le monde agricole aura donc à composer avec cette réalité, qui pose parfois des défis de cohabitation.
Par exemple, dans Chaudière-Appalaches, la MRC de Beauce-Centre a défrayé les manchettes récemment pour avoir failli à l’entretien de la végétation sur des traverses agricoles, ce qui bloquait la vue des producteurs. « L’agriculteur qui s’est plaint avait raison, convient Jacques Bussières, directeur général de la MRC, qui explique le problème par le non-respect du contrat d’entretien par les fournisseurs, faute de main-d’œuvre. Quand j’ai vu que ça ne se faisait pas, j’ai embauché un autre sous-contractant. Reste qu’il y a 40 passages sur l’ensemble du territoire multipliés par quatre côtés sur plusieurs mètres. C’est un travail considérable, surtout en pénurie d’employés. »
Comment assurer une meilleure cohabitation?
Vélo Québec est allé jusqu’en Allemagne pour analyser le développement exemplaire du réseau cyclable en milieu agricole. À la lumière de ses observations, le président-directeur général de l’organisation, Jean-François Rheault, recommande aux parties de trouver des points de convergence. « Une piste peut être une opportunité, dit-il. Par exemple, dans un cas qu’on a vu, le passage des tracteurs ne justifiait pas la construction d’un pont, mais en y ajoutant une piste cyclable, ça permettait de le construire. » Cette approche a prévalu notamment dans la MRC de Roussillon, en Montérégie. « On va installer des barrières électriques le long de l’emprise utilisée par les tracteurs pour empêcher les visiteurs importuns, comme les VTT, fait valoir le maire de Saint-Isidore, Sylvain Payant. Ça fait l’affaire de tout le monde. »
Tant pour ce dernier que pour Jacques Bussières, dans la MRC de Beauce-Centre, la communication semble le mot d’ordre pour tenter de minimiser les tensions. « On a des rencontres statutaires tous les 18 mois avec l’UPA, justement pour garder la communication ouverte », explique le directeur général dont les pistes cyclables de la MRC se sont allongées de huit kilomètres et sont appelées à se développer encore davantage. « On a aussi réalisé un vidéo et une campagne d’affichage pour faciliter la cohabitation. »
Le maire de Saint-Isidore, lui, en plus d’impliquer les agriculteurs et de tenter d’agir comme intermédiaire avec le contracteur et les ingénieurs, s’est pour sa part engagé à mettre sur pied un comité de suivi : « C’est certain qu’il va y avoir des enjeux après, croit-il. Il faut pouvoir les adresser. »
4 conseils pour des pistes cyclables sécuritaires
- Minimiser le nombre de points de traverse des pistes par la machinerie agricole afin de diminuer les risques;
S’assurer que la visibilité est bonne pour tous, avec un entretien de la végétation;
Installer une signalisation adéquate (un arrêt pour les véhicules et des balises souples au milieu de la piste pour les cyclistes);
Entretenir la chaussée pour empêcher l’accumulation de terre ou de roches et éviter les chutes.
Source : Vélo Québec