Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Le gouvernement fédéral ferme la porte à redessiner la voie de contournement ferroviaire de Lac-Mégantic comme l’ont demandé des opposants, le 3 juin, près de 11 ans après la catastrophe ferroviaire qui a fait 47 morts.
Des groupes d’expropriés et d’écologistes, qui s’estiment ignorés par Ottawa, ont réclamé que le financement promis par le Québec pour ce projet controversé soit conditionnel à la tenue d’une nouvelle évaluation d’impact environnementale favorable du BAPE.
Ils demandent donc au ministre de l’Environnement du Québec, Benoit Charette, d’instituer cette nouvelle ronde de consultations du BAPE, pour tenir compte de nouvelles données, même s’il a pourtant largement consulté sur cet enjeu.
« Il y a des inquiétudes sur la perte de terres agricoles, sur les milieux humides qui seraient détruits, sur la contamination possible de l’eau potable. Cela nous indique qu’il n’y a pas de consensus sur l’acceptabilité sociale de ce projet », a plaidé la députée Christine Labrie, de Québec solidaire (QS), au côté des opposants, en conférence de presse devant le ministère de l’Environnement à Québec.
« Politique partisane »
La catastrophe ferroviaire de Lac-Mégantic « est un moment extrêmement triste et tragique de notre Histoire » et « je trouve ça triste que Québec solidaire essaie de faire de la politique partisane », a commenté le ministre fédéral des Transports, Pablo Rodriguez, en entrevue avec La Presse Canadienne. C’est lui qui avait annoncé le début des travaux en octobre dernier pour ce futur tronçon de 12,5 km.
Ottawa et Québec ont fait leurs « devoirs », a argué M. Rodriguez, en tenant compte des 130 recommandations émises par le BAPE.
La « très grande majorité des gens » est en faveur de la voie de contournement, a-t-il ajouté.
Comme le transport ferroviaire est de compétence fédérale, c’est Ottawa qui mène ce chantier controversé et le finance à 60 %, et Québec à 40 %, mais les opposants disent ne pas avoir l’écoute du gouvernement Trudeau et c’est pour cette raison qu’ils s’adressent au Québec. Aucun député fédéral ne veut porter leur voix aux Communes, disent-ils.
« Call d’en haut »
« Le call vient réellement d’en haut [au cabinet du premier ministre] », a déclaré le maire de Frontenac, Gaby Gendron.
« Justin Trudeau a annoncé qu’il allait y avoir une voie de contournement, coûte que coûte; il va y en avoir une », a-t-il poursuivi. Le député local est pourtant le conservateur Luc Berthold.
« Mais il est du parti qui était au pouvoir en 2013 quand la tragédie est survenue », a fait valoir André Roy, du Syndicat des producteurs forestiers du Sud du Québec, affilié à l’Union des producteurs agricoles (UPA).
Pendant les travaux d’assèchement du tracé, 55 millions de litres d’eau seront déversés quotidiennement dans la rivière Chaudière, a déploré le maire de Frontenac, Gaby Gendron.
Plus de 138 puits d’eau potable seraient menacés, de même qu’un lac souterrain pourtant protégé par arrêté ministériel. Tout cela pour faire passer deux trains par jour, rapportent les opposants. Pas moins de 110 hectares de milieux humides seront détruits, s’est insurgé Kurt Lucas, de la Coalition des victimes collatérales.
Les opposants disent que les travaux ne sont pas encore commencés, mais que les expropriations vont bon train. Aucun échéancier précis et aucune estimation juste des coûts n’ont encore été publiés sur ce projet, mais on sait qu’il dépassera de loin l’évaluation originelle de 130 M$. La députée Christine Labrie a dit ne pas avoir encore parlé de la demande de BAPE avec le ministre Benoit Charette.
Nouvelles de © La Presse Canadienne, 2024. Tous droits réservés. Ce matériel ne peut pas être publié, diffusé, réécrit ou redistribué.