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Dans la MRC de Roussillon, en Montérégie, un tronçon de 18 km est en voie d’être raccordé à la Route verte, mettant ainsi fin à plus de 20 ans de débats.
« La population voulait une piste cyclable sécuritaire, raconte Sylvain Payant, le maire de Saint-Isidore, qui a fait de sa construction une promesse électorale. Et la piste est aussi empruntée par des touristes américains. C’est le seul tronçon de la Route verte qui n’était pas raccordé au Québec. Mais il y avait une forte opposition des agriculteurs. Comme il s’agit d’une ancienne voie ferroviaire qui traversait les champs, ils se l’étaient appropriée au fil des ans. C’est pratique pour eux, car ils n’ont pas à prendre la voie publique avec leur véhicule. »
Il raconte avoir rencontré trois agriculteurs de la région, en 2020. Marcel Desgroseilliers, copropriétaire de la ferme Jardins Purdélys, était du nombre. « On savait qu’on n’avait pas de recours légaux, dit-il. On n’avait pas le choix. Mais on voulait s’impliquer pour s’assurer de faire les meilleurs compromis possibles. »
L’aménagement de tout le tronçon a été revu avec la contribution des agriculteurs. « L’emprise étant de 65 pieds, on a pu faire faire une voie pour les tracteurs qui, sur une partie du trajet, côtoie la piste cyclable, qui, elle, est surélevée », explique Sylvain Payant, qui a coordonné le projet.
Une exécution qui fait grincer des dents
Toutefois, alors que nous sommes au milieu des travaux, les défis se multiplient et, à certains égards, l’exécution ne correspond pas aux attentes des agriculteurs. « Il y a eu des erreurs sur les plans, juge Marcel Desgroseilliers, notamment sur la taille des ponceaux, qui sont beaucoup trop petits. » Pour le maire Payant, il s’agit d’ajustements qui n’ont rien d’exceptionnel. « On est en cours de projet. C’est normal qu’il y ait des choses à corriger. »
Selon Marcel Desgroseilliers, le maire est de bonne foi dans tout ça. « Il est bien conscient des enjeux, dit-il. Il faut aussi nuancer les choses. L’emprise ferroviaire ne nous appartient pas. Ils auraient pu nous dire : on fait une piste cyclable et c’est tout! Mais bon, on aurait riposté fort! Cela dit, ils ont accepté plusieurs de nos demandes d’ajustements. Pour les ponceaux, le maire s’est engagé à les faire corriger quand ce sera possible. Mais ce n’est pas facile comme projet. »
Denis Desgroseilliers, copropriétaire et fils de Marcel, est témoin des rebondissements depuis les débuts : « Ce qu’on souhaite du plus profond de notre cœur, c’est une cohabitation harmonieuse avec la population. On l’aime; on la nourrit! »