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La popularité grandissante des marchés de Noël à travers le Québec crée une belle occasion de faire découvrir les produits agricoles locaux dans une ambiance festive, affirment des agriculteurs friands de cette tradition venue d’Alsace.
C’est un moment fort de l’année », affirme Desneiges Pépin, copropriétaire de la Bergerie des Neiges de Saint-Ambroise-de-Kildare, dans Lanaudière. Chaque année, sa famille installe son kiosque au Marché de Noël de l’Assomption pour faire déguster ses terrines, mousses et charcuteries d’agneau.
« Les gens ont envie de se gâter et de faire plaisir à leur famille. Ils viennent faire des provisions pour les Fêtes sans se presser. Ils prennent donc le temps de goûter à nos produits et de jaser avec nous », raconte cette agricultrice aux commandes d’un troupeau de 500 têtes.
Les amateurs de marchés de Noël forment une clientèle distinctive, confirme Joanne Dubois, présidente du Regroupement des marchés de Noël du Québec.
« L’achat local est une valeur importante pour eux. Ils ne veulent pas faire affaire avec des distributeurs. Ils sont prêts à payer plus cher non seulement pour se procurer un produit de qualité, mais aussi pour vivre un contact avec le producteur artisan », affirme-t-elle.
Selon Mme Dubois, ces gens se promènent d’un marché à l’autre à partir de la fin novembre. « C’est l’activité majeure de leur calendrier hivernal. »
Pour plusieurs producteurs, ces marchés sont aussi un incontournable.
La Ferme du Vieux Chemin de Saint-Philémon, dans Bellechasse, réalise près du quart de ses ventes annuelles au Marché de Noël allemand de Québec où sa clientèle, fidèle année après année, s’approvisionne en rillettes et en terrine de bœuf Angus.
« C’est un revenu supplémentaire intéressant pour une petite entreprise comme la nôtre, un peu éloignée de la ville. Le marché de Noël est devenu un point de rencontre pour les gens qui ne feraient pas la route jusque chez nous », reconnaît Diane Corriveau, copropriétaire avec son conjoint Hugues Pouliot.
Desneiges Pépin abonde dans le même sens. « Pour nous, le marché de L’Assomption est autant une belle rencontre avec nos clients de la région qu’un point de chute pour notre clientèle de Montréal. »
Vitrine commerciale
Les marchés de Noël représentent une belle vitrine commerciale pour le développement d’affaires, soulignent les producteurs interrogés.
La laiterie Charbonneau, de Sainte-Anne-des-Plaines, mise d’ailleurs sur sa présence au marché de l’Assomption pour faire découvrir ses fromages, ses yogourts et autres produits lancés sous la marque Lait Charbonneau depuis moins de deux ans.
« C’est beaucoup de travail, car il est difficile de concilier les horaires d’un marché avec le travail d’une ferme laitière, mais les retombées sont exponentielles », affirme Marie-Andrée Raiche, cogestionnaire de cette entreprise laurentienne. « Les gens viennent avec une envie de magasiner plutôt que juste zyeuter. Tout ce monde risque, à leur tour, de demander ces produits à leurs épiciers. »
Pascal Klein n’hésite pas à courir les marchés de Noël à la grandeur du pays pour faire découvrir son foie gras et autres douceurs à base de canard. « Ils attirent une clientèle cosmopolite, touristique et friande des produits raffinés », explique le propriétaire des Canardises, de Saint-Ferréol-les-Neiges, rejoint au marché de Calgary.
« Faites goûter du canard à un Asiatique dans un marché de Noël à Vancouver; il voudra savoir où il pourra en racheter », mentionne-t-il, étonné du succès de ses produits auprès de la clientèle de l’Ouest. « Je croyais qu’ils ne mangeaient que du bœuf en Alberta », s’esclaffe-t-il.
La vente directe au consommateur, qui permet de conserver plus de la moitié du prix de détail, compense largement les frais de voyage et de transport, ajoute M. Klein.
Esprit de communauté
Reconnus comme un élément essentiel d’un marché de Noël, les agriculteurs sont souvent accueillis avec bonheur et bienveillance par les organisateurs, soulignent les personnes interrogées.
« Nous sommes reconnus au même titre que les artisans. Nous ressentons un grand respect pour notre travail. Cela fait du bien », confie Desneiges Pépin.
À ces marques de reconnaissance s’ajoutent le plaisir de se retrouver et la naissance de liens d’amitié au fil du temps. « Nous devenons une petite communauté qui a du plaisir à travailler ensemble. On aime se revoir à chaque temps des Fêtes », mentionne Diane Corriveau.
« C’est aussi une occasion pour nous aussi de découvrir d’autres produits locaux que nous pourrons offrir dans notre boutique. C’est gagnant-gagnant pour tous de travailler ensemble », souligne Marie-Andrée Raiche.